This is Halloween, this is Halloween ! (Libre)

- Oui...

Je regardai Hyun-Su avec un sourire timide, mes yeux pétillaient.Je restai sur place alors qu'il s'approchait de moi pour me déposer un bisou sur la joue. Mon teint virait au rouge quand il sortit de la pièce

- Allez, ne reste donc pas là. C'est lugubre et malsain.

- D'accord...

Je sortis de la pièce, le sourire au lèvre, j'avais l'impression de vivre mon rêve ce soir. Notre premier concert a été une réussite, le râteau que je sentais arriver n'a pas eu lieu, je m'en suis sorti plutôt bien ce soir. Je regardai Sunghae avec un sourire complice.

L'ambiance était aussi ennuyeuse que les films que regardaient mes parents auparavant... Je n'avais qu'une envie, que la soirée se termine et que je m'endorme.

- Bon, j'ai assez vu de films à l'eau de rose comme ça. Moi je vais me détendre, quitte à m'ennuyer.

Je me dirigeai vers me loge pour m'étaler sur mon lit. Mes yeux se fermèrent à plusieurs reprises, mais à chaque fois, le bruit me réveillait. Je mis alors de la musique dans mes écouteurs et m'endormis au bout de deux chansons.

Un garçon en chocolat, oui, c'était un jeune enfant entièrement fait de chocolat ! Vêtu d'un costume en pâte d'amande et de chaussures en bonbon mou. Il se dirigeait vers un ravin perdu dans le désert. Je le suivais à grand pas jusqu'à un précipice qui était suspendu à au moins mille mètre d'altitude. La vue était magnifique, un château en guimauve au beau milieu d'un parc avec des sucettes géantes en guise d'arbres. Un magnifique paysage doux et sucré s'offrait à ma vue. Une immense étendue de bonbons et de biscuits au beau milieu d'un désert, un paysage qui avait l'air inhabité. Je pris donc la décision de descendre le précipice en sautant sur les chamallots roses qui devaient bien faire 50 mètres de haut. A part le petit garçon en chocolat, cet endroit était vide. Je frappai à toutes les portes, mais les maisons étaient vides. J'allai donc vers le château en guimauve et en chocolat pour vérifier qu'il était vide aussi. Personne. Je m'assis sur le trône de nougat, puis pris le sceptre en canne à sucre, comme un roi. C'est alors que la porte du château s'ouvrit, laissant place à une procession d'oursons en bonbon qui criaient " Vive le nouveau roi ! " Puis, un koala en guimauve vint vers moi " Vous avez rompu la malédiction, je vous en suis très reconnaissant" disait-il. Sans le vouloir j'avais sauvé une population de bonbecs et de chocolat.

Mes yeux s'ouvrirent puis je m'assis sur le lit, le adossé sur le mur.

- Non mais ça va pas Tsuki, depuis quand tu fais des rêves de gamine ?! Il faut remédier à ça immédiatement.

Je débranchai mes écouteurs de mon téléphone et mis le son à fond, j'allais peut être gêner les autres, mais cela me faisait du bien. Je mis une chanson de bourrin bien bruyante, cela s'entendait de la pièce à côté.

- D'accord...

J'avançai jusqu'à la pièce où se trouvaient les autres, et Kurosawa Ryôga me suivit. A peine arrivions-nous que le batteur de leur groupe se leva en marmonnant quelque chose, et alla s'enfermer dans sa loge. Décidément, il y avait du mouvement. En regardant autour de moi, je me rendis compte que la cavalière de Kim Sung Hae avait disparu, elle aussi. Elle avait dû se sentir mal. Je le comprenais, il y avait trop de monde ici pour une personne aussi réservée et repliée sur soi. La porte de secours était entrouverte, elle en avait certainement franchi le seuil pour prendre l'air. J'aurais bien fait de même, mais j'avais trop froid. Ju Yeong fumait un joint.

- Tu ne devrais pas. C'est mauvais pour ta santé.

Je posai mon fessier sur un fauteuil à côté du sien. J'étais encore un peu perturbé par ce qui s'était passé avec Kurosawa Ryôga.

Je ne m'attendais pas à ce que Ryôga soit aussi direct avec Hyunsu. Vraiment pas. Après avoir lâché un "Je t'aime", il était allé se cacher des les toilettes, et le connaissant, je dirais que c'était à la fois par honte et par peur de la réaction du sang-pur. Il allait certainement se prendre un rateau. Hyunsu aimait déjà quelqu'un, c'était sensé être un secret mais Ju Yeong avait vendu la mèche un soir où il était venu se confier à moi. En plus de ça, c'était ce genre de personne inaccessible et impénétrable. Froide comme la pierre, pire encore que Na Yung, car Na Yung, elle, essayait de s'effacer et non d'être détestée. Hyunsu, lui, était plus troublant, et cherchait à être craint et respecté. Il détestait qu'on le touche, qu'on lui parle plus que nécessaire, qu'on lui pose des questions. Il était si froid qu'il faisait peur, avec ses yeux inexpressif, son visage de marbre et son don de parler aux serpents. Je n'étais moi-même jamais à l'aise lorsque je me retrouvais seul avec lui. Mais quelque part en moi, j'éprouvais de la compassion pour ce garçon, qui était bien plus malheureux que méchant. Je comprenais que Ryôga puisse s'y être attaché, en fait. Parce qu'il est tombé amoureux de la fragilité de l'âme qui est enfermée dans ce corps dur et froid, certes, mais plutôt attirant. Et ce garçon, d'ailleurs, se leva, et suivit Ryôga. J'entendis quelques voix, pendant que Na Yung s'éloignait et sortait de la pièce par la sortie de secours, qui donnait sur l'arrière du parc. J'aurais voulu la rattraper, la voyant s'éloigner de plus en plus, mais une part de moi me demanda de la laisser tranquille. J'avais raté mon coup. Je voulais lui sortir le grand jeux, me confesser à elle et lui demander une bonne fois pour toutes d'être ma petite amie, mais... Elle avait fait la sourde oreille quand j'avais dit que je l'aimais, et n'avait rien dit à propos de la chanson que j'avais écrite pour elle. Ni à propos des mots que j'avais prononcés avant de commencer à la chanter. C'était peine perdue. Je m'en voulais. Je me laissai tomber dans le canapé, dépité, attrapant la bouteille la plus proche pour boire au goulot. Tant pis. Le Sunghae raisonnable et respectable laissait place au Sunghae de d'habitude. Celui qui se laissait déborder par toutes les tentations. Finalement, Hyunsu et Ryôga revinrent, et la confession de Ryôga semblait avoir été une réussite, étant donné le sourire qu'il affichait - même si Hyunsu était toujours aussi mystérieux quant à ses émotions.

- Tu ne devrais pas. C'est mauvais pour ta santé.

Il parlait à Ju Yeong. Comme s'il savait pas que le shit c'était pas terrible pour la santé... M'enfin, c'était déjà mieux que la torture et tous ces trucs là. Il pris place dans le fauteuil à côté de celui de Ju Yeong. Moi, je reposais la bouteille de bière et me levai.

- Si vous revoyez Na Yung, souhaitez-lui une bonne nuit de ma part, et que si elle souhaite me voir je serais dans ma chambre. N'importe quelle heure. En fait, dîtes lui que j'aimerais bien la voir.

Après quoi, je me dirigeai vers la porte. Je traversai la salle, signai quelques autographes à ceux qui me le demandaient - même si je trouvai ça un peu ridicule puisqu'on était tous dans la même académie, mais bon. Je fus pris en photo, seul ou avec des gens. Puis je finis par réussir à me libérer de cette foule en délire, et me glisser jusqu'à ma chambre. Je pensais être enfin tranquille, quand je vis deux filles devant ma porte, habillée d'une manière très suggestive.

- Je peux vous aider ?

Malgré tous mes efforts, j'avais du mal à détourner mon regard de leurs deux paires de seins à peine masquées par un bout de tissus. Je tournai la tête, me concentrant sur ma clé.

- On t'attendait justement, Sunghae.

L'une d'entre elle s'approcha et m'embrassa goulûment. Sous l'effet de surprise, je répondis à son baiser tandis que l'autre fille venait se coller à moi. Mais soudainement je me mis à penser à Na Yung, à ce que j'éprouvais pour elle. Je repoussai alors les deux filles, et essuyai mes lèvres, comme pour les laver du baiser que je venais de recevoir.

- Allez-vous en. Je... J'attends déjà quelqu'un. Allez, oust ! Circulez !

Je les regardai s'éloigner en pestant, et regagnai ma chambre pour aller m'allonger quelques minutes sur mon lit, pensif. Allait-elle venir ? Elle allait peut-être avoir peur de se retrouver seule avec moi, ici.

J'ai un peu du mal à suivre tout ce qui se passe, là. Ryôga ? Amoureux de mon cousin ? Et en plus, vu le sourire banane qu'il a lorsqu'il ressort des toilettes, mon cousin a pas dû être très dur avec lui. Je dirais même qu'il a été plutôt tendre, et ça, ça m'étonne. Il se comporte étrangement, ce soir.

- Tu ne devrais pas. C'est mauvais pour ta santé.

Je lève les yeux vers Hyunsu, et lui crache de la fumée en plein visage. Juste parce que j'aime bien l'embêter. Il s'assied à côté de moi. Enfin, sur le fauteuil d'à côté. Au même moment, Sunghae se lève, posant sa bouteille de bière sur la table.

- Si vous revoyez Na Yung, souhaitez-lui une bonne nuit de ma part, et que si elle souhaite me voir je serais dans ma chambre. N'importe quelle heure. En fait, dîtes lui que j'aimerais bien la voir.

Bah voyons. Je ne lui répond même pas. Je tire une dernière taf sur mon joint, et l'écrase dans un cendrier, alors que Sunghae sort des coulisses. Il aurait dû emprunter la sortie de secours, il aurait été moins emmerdé par les fans. J'avais même pas remarqué que Na Yung est partie. En fait, j'ai pas trop fait attention à ce qu'il s'est passé pendant quelques secondes j'étais comme déconnecté. Et Tsukasa ? Il est où ? Je sors des coulisses à mon tour, pour partir à sa recherche dans la salle, pensant qu'il est là quelque part. Des fans m'abordent, me demandent des autographes et compagnie. Puis je me mets à parcourir la salle, à chercher après Tsukasa, sans résultat. Je finis par revenir dans les coulisses, et aller regarder là où j'aurais dû le faire en premier : les loges. Et je le trouve, justement. Juste au moment où j'ouvre la porte, il met sa musique à fond sur son portable. Je reste dans l'encadrement de la porte un moment, puis rentre et la ferme discrètement derrière moi. Puis je m'approche de lui, par derrière, et pose les mains sur ses yeux, ne disant pas un mot.

Quelqu'un mis ses mains devant mes yeux.

- AAAAAAAAAAAAAAAAH ! A l'aide !!! Une groupie qui vient me violeeer !

Les mains se retirèrent, je me tournai doucement, de peur de me retrouver nez à nez avec une groupie en furie.

- Si t'es une groupie, sache que je suis pas célibataire !

Je me tournai une bonne fois pour toute, et ma surprise fût grande quand je vis Ju Yeong derrière moi, je pris mon téléphone pour baisser le son de la musique.

- AAAAAAAAAAAAAAAAH ! A l'aide !!! Une groupie qui vient me violeeer !

Je me retiens de rire, et enlève mes mains de ses yeux pour qu'il puisse se retourner et voir qui c'était.

- Si t'es une groupie, sache que je suis pas célibataire !

Quoi ? Il se retourne et me regarde, avant de baisser le son de son téléphone. Je m'assied à côté de lui, me mordant la lèvre. Il n'est pas célibataire ? C'est vrai, ou c'est juste une excuse qu'il sort aux groupies pour éviter d'avoir à faire à elles ? Je garde les yeux rivés vers le sol quelques instants, puis lui pose la question, trop curieux.

- Alors comme ça t'es pas célibataire ? C'est pour ça que tu voulais pas de moi ? Enfin bon...

Je regarde mes pieds, un peu gêné. C'est peut-être un peu maladroit comme question...

Les évènements défilèrent sous mes yeux sans que je ne réagisse. J'avais passé les trois quart du temps à observer Kurosawa Ryôga depuis que nous étions revenus dans la pièce principale des coulisses. J'étais comme hypnotisé. Nous nous retrouvions rapidement seuls. Les autres avaient disparu, allant par-ci et par-là. Il me semblait avoir entendu Kim Sunghae demander qu'on dise quelque chose à Shim Na Yung si on la voyait, mais je n'avais pas bien compris. Et peu m'importait de comprendre.

- Avant que tu ne t'attaches, il y a deux ou trois choses qu'il faut que tu saches, Kurosawa Ryôga.

Mon ton était à la fois froid et navré. Je n'avais pas envie de parler de ça, je ne voulais pas passer pour un désespéré qui ne faisait que se plaindre ; mais si jamais quelque chose naissait vraiment entre nous, il fallait qu'il sache. J'attendais cependant qu'il me demande de quoi il s'agissait, avant de me lancer. Je ne pouvais pas déballer mon sac comme ça, sans prévenir, sans attendre qu'il s'apprête au pire.

- Avant que tu ne t'attaches, il y a deux ou trois choses qu'il faut que tu saches, Kurosawa Ryôga.

J'avais peur de ces mots. Peut-être allait-il m'avouer être un transsexuel ?Peut-être était-il un tomboy ? Un animal ? Un alien ? Ou peut-être était-ce une bonne nouvelle, ce qui m'étonnerait vu son ton.

- Vas-y, je t'écoute.

Je baissai les yeux vers le sol, peut-être que ça lui faisait mal de m'en parler... Je finis quand même par relever la tête- pour lui adresser un petit sourire. Je souriais tout le temps, mais là, il y avait quelque chose de plus fort que d'habitude, comme quand on sourit à un enfant trop mignon dans la rue.

- Vas-y, je t'écoute.

Il me souriait. Je déglutis. Je parlais un peu trop de mes soucis en ce moment. Trop de personnes étaient au courant. En dehors de la famille, il y avait déjà Jung Jiwan, Hyun Lee et ce garçon que j'avais stupéfixé, Shin Jaehee, même si pour lui c'était un accident. Je mis un long moment avant de décoller enfin mes lèvres l'une de l'autre.

- Mes parents m'ont fiancé à ma cousine. Je n'ai pas encore trouvé le moyen de me débarrasser de ce contrat de mariage. Et puis... Si jamais il se passe quelque chose entre nous, il faudra que ce soit secret. Car tu n'es pas un sang-pur. Tu n'imagine même pas ce qu'ils feraient si jamais...

Un frisson me parcouru. J'avais encore d'horribles souvenirs de ce qu'il m'était arrivé lorsque j'avais pour amour une née-moldue. Je préférai ne même pas lui dire ce qu'il risquait de se passer. Je ne voulais pas lui faire peur. Je le mettais en garde, rien de plus. Je tournai le visage vers lui, toujours dépourvu d'expression. Je ne savais pas faire autrement que de me montrer froid.

- Et en plus de ça, nous sommes deux hommes. Tout ceci est dangereux. Je ne veux pas te mettre en danger... Maintenant c'est à toi de décider.

J'avais la chair de poule. Je plongeai mon regard dans le sien, et essayai de lui sourire, mais rien ne vint de plus qu'un léger, très léger rictus, presque imperceptible.

Quelques branches craquaient sous mes pas. Le silence dominait la forêt, elle était éclairé par la lumière de la pleine Lune. Je regardais de temps en temps derrière moi pour être sure de ne pas être suivie. La forêt avait été interdite par le directeur de l'école, surtout la nuit. Elle était réputé pour être terrifiante et dangereuses, surtout pendant la pénombre. Je n'avais pas peur de cette forêt. Les "animaux" ne me m’effrayaient pas et je ne les craignaient pas - du moins, pour l'instant. Je me dirigeais vers le petit lac, non loin de la lisière de la forêt. Là, je sifflais un coup et de fascinantes créatures sortirent du bois. Il y en avait des plus ou moins grandes ou petites, il y avait même trois petits qui se couraient après. Je souris en les voyant. Les Sombrals étaient des créatures imposantes, puissantes et jugés dangereuses par le ministère. Pourquoi ? Parce qu'elles mangent de la viande ? Parce qu'elles n'ont que la peaux sur les os ? Je soupirai un moment et m'approchais doucement d'un grand Sombral, je levais ma main, montrant ma paume et le cheval s'approcha avant de coller son chanfrein sur celle-ci. Je le caressai doucement tout en souriant. Quand j'étais seule, j'étais quelqu'un d'autre. Sans crainte, sans peur de l'homme, apaisée, aimée et qui aimait. J'avais déjà parlé de ces créatures à Sung Hae. Il m'avait dit en avoir déjà vu.. Je me déplaçais lentement, caressant son encolure, perdue dans mes pensées quand le Sombral se coucha. Instinctivement, je compris ce qu'il voulait. Je me mis juste derrière son garrot puis attendais le moment où il déciderait de se relever.

- Wow

Elle se releva enfin. Mon coeur battait, c'était la première fois que je montais la créature si redoutée. Elle commença à marcher, puis a trotter. Quand elle se lança dans un galop qui accélérait à chaque fouler, je ne pus m'empêcher de fermer les yeux et de m'accrocher de toute mes forces. Je sentis un coup de patte puis, plus rien. J'avais l'impression de voler. J'ouvris les yeux, je fus surprise quand j'aperçus que j'étais entrain de m'élever dans le ciel par la magnifique bête. Je fus étonné par la beauté de l'école vu du ciel. Je pus apercevoir les lumières de la salle de bal. Je faisais un grand sourire. C'était la première fois que je me sentais si bien. Je me sentais, libre.

La salle de Bal était bondée. Je n'étais venue que pour venir applaudir mon frère, car les fêtes organisées par l'Académie ne me plaisaient pas particulièrement. Et en plus de ça, je n'aimais pas tellement Halloween. J'étais plus à l'aise dans des fêtes plus intimes, entre amis. Les bals et moi, ça faisait deux. J'avais refusé d'accompagner quatre garçons. En secret je souhaitais jusqu'au dernier moment que Ju Yeong, le guitariste du groupe de mon frère, vienne me demander d'être sa cavalière, mais il ne l'avait jamais demandé. Alors j'avais décidé que je ne viendrais pas accompagnée. J'étais là, debout au milieu de la foule, applaudissant mon grand frère et l'encourageant en hurlant son nom à pleins poumons. J'étais tellement fière de lui. Lorsque le concert prit fin, je m'éclipsai aussitôt, ne pensant pas ma présence nécessaire dans la salle où s'enlaçaient les amoureux au rythme des slows qui avaient été lancés par magie. Je sortis prendre l'air au clair de lune, en enlevant mes chaussures. L'herbe était fraîche, et le vent d'octobre soufflait dans mes cheveux. Je poussai ma route jusqu'à la grande statue du directeur qui dominait le parc, et l'escaladai jusqu'aux épaules, ou je me perchai pour profiter du paysage magnifique que nous offrait l'Académie. La lumière de la lune faisait briller le sol comme s'il était pailleté. Je respirai un grand coup, et fermai les yeux. J'aimais beaucoup le mois d'octobre, sa fraîcheur et ses couleurs. La forêt qui bordait les environs était teintée de vert, d'orange, de jaune, de rouge. Le lac bleu nuit reflétait la demi-lune, et de temps en temps on pouvait voir un poisson-chat ou la queue d'une sirène effleurer la surface. Des rumeurs disaient que le lac était vivant. Je ne savais pas s'il fallait y croire ou non, mais en tout cas il regorgeait de la vie de ses habitants. Lorsque j'ouvris les yeux, je vis quelqu'un dans les airs. Cette personne semblait voler, sans aucun support, pas même un balai. Peut-être quelque chose d'invisible la transportait-elle. Je n'y prêtai pas plus attention que ça. C'est qu'on se sentait bien, sur les épaules de Suwa-sensei.

Je me préparais pour aller à la salle polyvalente, en attendant Wan Hyung, je ne connaissais pas beaucoup de monde et lui il était tout seul. Au moment où je pris la brosse, quelqu'un frappa à la porte, j'ouvris et ne vis que deux garçons en train de rigoler un peu plus loin...

-Vous pouvez pas vous empêcher d'emmerder le monde ?

Je refermai la porte et repris ma brosse... Il est long, j'aurais su je serais resté dans ma chambre toute la soirée ou je n'aurais pas accepté d'y aller avec Wan Hyung. Mince ! Ou es-que j'ai bien pu mettre maquillage ? Fait chier ! Quelques minutes plus tard Wan Hyung arriva, je n'étais pas près. Dire qu'avant de chercher après ce putain de maquillage je disais qu'il était long.

-Salut Wan Hyung, excuse moi je cherche après mon maquillage...

Il se retourna vers ma commode et vit le maquillage posé dessus, il le prit et me le passa... Quel débile ! J'avais pas vu ! Je me maquillai et sortit. Quand nous arrivons à la salle polyvalente, je vis le directeur embrasser la bibliothécaire, moi ça me faisais plutôt rire mais ce grincheux de Wan Hyung ne trouvait pas ça drôle du tout. Dès qu'on faisait un pas on voyait des gens s'embrassait, je ne pouvais pas m'empêcher de rire...

# Dae Hyun, pourrais-tu arrêter de rire, c'est la honte...

Je m'arrêtai et le regardai bizarrement...

-Vas-y dis le tout de suite que j'te fais honte, c'est de ta faute après tout, t'avais cas pas me demander d'y aller avec toi !

Je fis un air de chien battu... Trop facile ! Je suis tellement mignon qu'il craqua directement, j'suis trop fort ! C'est toi le meilleur Dae Hyun !

#Pardon Dae Hyun...

Voila qui est mieux ! Non mais ! Il le tira part le poignet à travers tous les élèves de l’académie, j'ai l'impression qu'il cherche quelque chose ou quelqu'un. Mais oui ! Je suis bête ! Il cherche après les Pudding Massacre, c'est leur manager ! Ce que je peux être débile parfois !

-Ils sont sûrement dans leurs loges non ?

Je le vis rire, vu sa réaction, je pense qu'ils y sont ! Il me reprit par le poignet et m'emmena sur le côté de la scène...

Il attendit un moment avant de me répondre, j'avais l'impression de le gêner, mes yeux étaient rivés sur le sol, je n'osais pas le regarder je me sentais bien trop coupable pour ça...

- Mes parents m'ont fiancé à ma cousine. Je n'ai pas encore trouvé le moyen de me débarrasser de ce contrat de mariage. Et puis... Si jamais il se passe quelque chose entre nous, il faudra que ce soit secret. Car tu n'es pas un sang-pur. Tu n'imagine même pas ce qu'ils feraient si jamais...

J'étais resté bloqué sur le "mes parents m'ont fiancé à ma cousine". Comment peut-on forcer quelqu'un à se marier ? Et avec sa cousine en plus...
Et comment peut-on lui infliger ça, à lui quoi !

- Et en plus de ça, nous sommes deux hommes. Tout ceci est dangereux. Je ne veux pas te mettre en danger... Maintenant c'est à toi de décider.

Mon visage se transforma, je n'étais plus le même. Moi qui suis toujours sûr de ce que je dis, je n'osais même plus ouvrir la bouche, le doute m'envahit...

- Je... Je reviens plus tard.

Je sortis doucement de la pièce, pour me diriger vers les douches. Je pris une serviette, du gel douche et laissai tomber mes vêtement devant une cabine. L'eau coulait et mon visage se reflétait dans l'eau au sol. Je parlais tout en regardant mon reflet, pensif.

- Dans quel calvaire t'es-tu lancé ? Que vas-tu lui dire ? Pourquoi tu me réponds pas ?

Ma tête se pencha sur le côté et mes yeux grossirent. Qu'est ce que je raconte moi ? Je parle à un reflet maintenant... Je suis vraiment con. En plus, j'ai obligé Hyun-Su à se rappeler de ses problèmes.

- JE SUIS VRAIMENT QU'UN FOUTEUR DE MERDE ! JE SUIS BON QU'À ÇA DE TOUTE FAÇON.

Je jetai mon gel douche au sol, avant de me revêtir et d'aller m'asseoir par terre dans les loges, dans un coin sombre, j'étais appuyé contre le mur. Mes cheveux dégoulinaient. L'eau qui coulait se mélangeait à mes larmes... J’espérais rester seul dans mon coin.

- Alors comme ça t'es pas célibataire ? C'est pour ça que tu voulais pas de moi ? Enfin bon...

- Mince, j'ai gaffé. Bon, voilà, maintenant tu le sais. Dis-le à personne surtout.

Je ne savais pas mentir, si bien que je ne le faisais jamais. Les seules fois où cela m'arrivait, j'avais cette sensation que des problèmes allaient m'arriver dessus. Je ne voulais pas le prendre pour un crétin, mais il ne me laissait pas le choix, il m'avait coincé.

- JE SUIS VRAIMENT QU'UN FOUTEUR DE MERDE ! JE SUIS BON QU'À ÇA DE TOUTE FAÇON.

La voix de Ryôga ? Oui c'était bien la sienne. Il devait faire une crise de dépression. Ah, génial, une occasion de m'en aller sans le vexer ! Même si je n'étais pas très fier de laisser Ju Yeong en plan pour aller voir un garçon qui se sous-estime beaucoup trop.

- Je crois que je vais m'éclipser... Histoire d'aller voir ce qui se passe là-bas.

Je toussai, puis me précipitai vers la grande salle des loges.

- Que se passe-t-il ? Où est Ryôga ?

Je n'avais pas remarqué sa présence dans un coin peu éclairé de la salle.

- JE SUIS VRAIMENT QU'UN FOUTEUR DE MERDE ! JE SUIS BON QU'À ÇA DE TOUTE FAÇON.

L'éclat de voix de Kurosawa Ryôga me surprit. J'étais tranquillement installé dans le silence, un léger souffle de vent animant ma chevelure, et ce cri m'avait soudainement tiré de mes pensées. Je ne bougeai pas pour autant. Il avait certainement besoin d'un peu de solitude. Et de toute façon, je n'aurais même pas su quoi faire, quoi dire. Je le vis revenir au bout d'un moment, et il s'accroupit dans un coin de la pièce. Je continuai à siroter un cocktail, le visage impassible. L'autre Japonais entra ensuite dans la pièce, et je l'ignorai.

- Que se passe-t-il ? Où est Ryôga ?

Je ne répondis pas. Je regardais droit devant moi, portant à nouveau le verre à mes lèvres. Puis je me levai, las.

- Je me retire dans mon dortoir. Bonne fin de soirée.

Fuir. Je ne savais faire que ça lorsque j'éprouvais un sentiment humain et que ça me faisait peur. Je quittai la pièce, et me dirigeai d'un pas lourd vers l'internat.

- Mince, j'ai gaffé. Bon, voilà, maintenant tu le sais. Dis-le à personne surtout.
- Tu sais pas mentir, Tsukasa.
- JE SUIS VRAIMENT QU'UN FOUTEUR DE MERDE ! JE SUIS BON QU'À ÇA DE TOUTE FAÇON.
- Je crois que je vais m'éclipser... Histoire d'aller voir ce qui se passe là-bas.
- Non, reste ici Tsuki, s'il te p...

Trop tard. Il a déjà fermé la porte derrière lui. Décidément, je crois bien que c'est foutu. Il me fuit. Il ose pas rester seul avec moi, il a peur de moi. J'aurais jamais du être aussi direct, j'aurais du me contenter de lui confier mes problèmes sans rien faire de plus. Je respire un grand coup, fais craquer mes doigts et sors à mon tour de la loge, découvrant mon cousin qui sort, et Tsuki qui regarde Ryôga, qui lui même est assis dans un coin. Je soupire. Les deux "meilleurs amis" ont certainement besoin d'un peu de tranquilité. Je retourne donc dans la loge, et m'effondre sur le canapé, les larmes aux yeux. J'ai tellement besoin d'amour... La vie est bien sombre en ce moment. Si seulement... Hah. Je soupire à nouveau. Vie de merde.

Mes yeux étaient fermés et mes bras tendus. La liberté que je ressentais était tellement intense que j'en oubliais l'école, le monstre de mon passé et même ma chauve-souris. Je fis un petit sourire puis ouvris les yeux, m'apercevant inconsciemment que je pensais à Kim Sung Hae. Ce garçon qui a pris soin de moi, qui avait des bonnes intentions à mon égard. Je sentis le Sombral retourner vers la forêt, toujours éclairé par la clarté de la Lune. Je m'accrochai lorsque le cheval noir commença à descendre vers la même plaine que précédemment. Après un atterrissage en douceur, la créature se coucha pour m'aider à descendre. Je glissai sur la peau puis me mis debout. Je me retournai pour regarder la si belle créature que j'avais chevauché auparavant. Les sensations que j'avais eu étaient très différentes de celles que je ressentais d'habitude. Je souriais à la créature et à celles qui s'approchaient craintivement de moi - bien qu'elles savaient que je ne leur ferait aucun mal. Je voulais le dire à Sung Hae. Lui dire que j'avais réussit à monter sur un Sombral. Mon cœur résonnait dans mon petit corps. Je me décida de partir, laissant les créatures partir dans un sens contraire au mien, surement pour aller chasser. Je me précipitai à sortir de la Forêt interdite par le Ministère. A la lisière, je regardai à droite, puis à gauche, pour voir si personne ne pourrait m'apercevoir. Personne. J'entamais une marche rapide qui ralentissait petit à petit, je me rapprochait du dortoir. Pour je-ne-sais qu'elle raison, je pensais que Sung Hae était dans sa chambre, peut-être en train de ce reposer. J'entrai donc dans le dortoir et vis deux filles marcher en face de moi, je m'écartai pour les laisser passer mais une d'entre elles me percuta volontairement l'épaule.

- Hey ! Fais attention où tu marches !

Elles avaient l'air assez énervé. Je ne répondit pas, j'avais les yeux et la tête en direction du sol, un peu en guise de soumission, mais ces filles ne valaient pas la peine qu'on s'énerve contre elles. Je me retournai et continuais mon chemin jusqu'à arriver à la chambre de l'homme qui occupait mes pensées en ce moment. J'hésitais à toquer à la porte. Peut-être qu'il dormait.. Peut-être qu'il n'était pas là.. Peu importe, il faut toujours essayer. Je toqua alors une fois timidement la porte puis une deuxième fois, un peu plus assurément. J'attendais qu'il m'ouvre, ou pas.

J'étais en train de m'amuser avec ma tortue, la taquinant de mes doigts sur sa petite tête, souriant. J'avais du mal à me défaire de mes pensées - qui portaient toutes sur elle. Je me demandais si elle viendrait, si elle avait apprécié cette soirée. Je me demandais si elle aussi pensait à moi. Je m'étais surpris, tout à l'heure, refusant les avances de ces deux filles. Avant de connaître Na Yung, j'aurais certainement embarqué les deux filles dans ma chambre, sans complexe. Là, j'avais même été gêné de leur tenue. Je m'en étais voulu de poser les yeux sur elles. C'était comme si elle m'avait à peu près fait rentrer dans le droit chemin. A cette pensée, je me hasardais à pousser un petit soupir amusé, retournant ma tortue sur le dos pour l'embêter. La pauvre agitait ses petites pattes froides en l'air, pas très contente. Dire qu'il y en a qui pensent que les tortues sont ennuyeuses ! Lorsque j'entendis que l'on frappait à la porte, mon sourire s'élargit, et je remettais ma tortue sur ses pattes, la posant sur le sol pour qu'elle puisse se promener comme elle le voulait sans risquer de faire une chute. Puis je me levai, me dirigeai vers la porte et l'ouvris. Elle était là. Na Yung, le visage un peu rosit, certainement par la fraîcheur de dehors, et ses yeux semblaient traduire quelque chose comme de la joie. Je lui souris, content de la voir.

- J'ai l'impression que tu as une bonne nouvelle à m'annoncer, je me trompe ? Entres, fais comme chez toi.

Mon ton chaleureux traduisait très bien mes émotions. J'étais vraiment content qu'elle soit là. C'était une belle soirée. Mon premier concert, mon premier rendez-vous avec elle par la même occasion, et là je la voyais heureuse. Je fermai doucement la porte derrière elle, tout sourire, et me tournai vers elle pour connaître la raison de sa bonne humeur.

La porte s'ouvrit sans que j'attende trop longtemps. Il était de nouveau en face de moi, avec son si beau sourire. Je ne le regardais pas dans les yeux, un peu intimider.

- J'ai l'impression que tu as une bonne nouvelle à m'annoncer, je me trompe ? Entres, fais comme chez toi.

Il m'invita à entrer dans sa chambre. Je regardais la pièce un moment : des posters, des feuilles qui semblaient être des partitions ou des chansons. Je pu apercevoir la petite tête de sa tortue. J'espère que ma chauve-souris est en train de chasser. En effet, elle aimait bien jouer avec la carapace des tortues, la prendre, s'envoler avec puis la lâcher dans les airs pour essayer de la briser. Je pensais bien que ce "jeu" était un peu trop violent pour ce tout petit corps. Je me retournai vivement vers lui, arborant un petit sourire. L'atmosphère était assez apaisante. En repensant à mon expérience, mon cœur s'emballa une nouvelle fois. Je m'approchai de Sung Hae et lui joignit les deux mains, le regardant dans les yeux. Je ne pensais pas que je venais d'entrer de nouveau en contact physique avec lui, inconsciemment, mais peu m'importais. Je voulais lui raconter ce que j'avais réussi à faire.

- Tu le diras à personne ? Je te fais confiance.

C'était la première fois que je disais ça à quelqu'un d'autre que ma chauve-souris. Mais les frissons que m'avait procuré cette aventure était tellement intense que j'en avais perdu mes moyens.

- Tu sais, je t'ai raconté que j'allais dans la forêt interdite pour aller voir ces créatures fantastiques, les Sombrals. J'y suis donc aller pour m'isoler un peu. Je les ais caressés comme à mon habitude quand un Sombral c'est coucher juste devant moi ! Il voulait que je monte sur lui, c'est ce que j'ai fait et ensuite... C'était magique... Il s'est relevé puis s'est élever dans les airs. Tu aurais dû voir ça.

La façon dont je lui racontais mon histoire était vraiment différente des fois ou je lui parlais normalement. Mon ton était le même quand je parlais avec Hai, ma chauve-souris. J'avais l'impression de revivre ce que j'avais vécu juste quelque minutes plus tôt. Mon visage arborait un sourire et mes yeux pétillaient d’excitation à la penser de pouvoir refaire cela une nouvelle fois. Je me sentais différente, du moins, avec lui. Avec Sung Hae.

Elle me prit les deux mains, les joignis. Ce geste simple et mignon me fit chaud au coeur, venant d'elle. Mon sourire s'attendrit, et je baissai légèrement la tête en la regardant dans les yeux, haussant légèrement les sourcils. Elle parla enfin.

- Tu le diras à personne ? Je te fais confiance.

Je hochais la tête, content de l'entendre me dire qu'elle me faisait confiance. J'en étais touché. Elle continua, des étoiles plein les yeux.

- Tu sais, je t'ai raconté que j'allais dans la forêt interdite pour aller voir ces créatures fantastiques, les Sombrals. J'y suis donc aller pour m'isoler un peu. Je les ais caressés comme à mon habitude quand un Sombral c'est coucher juste devant moi ! Il voulait que je monte sur lui, c'est ce que j'ai fait et ensuite... C'était magique... Il s'est relevé puis s'est élever dans les airs. Tu aurais dû voir ça.

Je lui souris, à la fois surpris et content pour elle. Les Sombrals sont tellement craintifs que ça m'étonnait qu'ils se soient laissé monter. C'était encore plus dur que de monter un hyppogriffe à l'état sauvage. Il fallait non seulement les voir, mais aussi leur inspirer confiance. Je l'enviais beaucoup, mais le sourire qu'elle affichait valait bien mieux que toutes les chevauchées pour moi.

- Mais c'est génial ! Tu as une de ces chances ! Je sais même pas si un jour j'aurais cette chance aussi. Je comprends mieux pourquoi tu es si souriante.

Mon sourire s'élargis, et je la regarde tendrement. C'est fou comme je me sens bien lorsqu'elle est là.

Il hochait la tête tout en écoutant mon histoire. Même moi, je n'en revenais pas d'avoir monté ces si belles créatures.

- Mais c'est génial ! Tu as une de ces chances ! Je sais même pas si un jour j'aurais cette chance aussi. Je comprends mieux pourquoi tu es si souriante.

Il avait l'air content pour moi. Il souriait et me regardait dans les yeux, je détournai le regard en voyant son sourire, intimidée. Je hochais doucement la tête. Je sentais mes joues devenir chaudes, je plaqua mes mains froides sur les bouts de peau de chaque côté de mon visage. C'était encore cette sensation étrange. J'avais remarqué que je l'avais toujours lorsque j'étais avec lui. Je regardais en face de moi, mon sourire avait disparu mais cela ne voulait pas dire que quelque chose n'allait pas. Au contraire, tout allait pour le mieux sauf la sensation que j'éprouvais en ce moment. Mais ce n'était pas grand chose. Je me levai, Minuit était déjà passé depuis longtemps, il était tard.

- Il-Il se fait tard, je ne vais pas te déranger plus longtemps..

Je devais surement le déranger, après tout, même si il n'y avait personne dans les dortoirs, il aurait peut-être voulu se reposer - raison pour laquelle il est peut-être revenu dans sa chambre. Je lui fit un sourire un peu gêner. J'étais contente de lui avoir parler de ça.

- Il-Il se fait tard, je ne vais pas te déranger plus longtemps..

Na Yung était déjà sur le point de partir. Alors qu'elle venait à peine d'arriver. Non, je ne voulais pas qu'elle parte. Non, elle ne me dérangeait pas, j'étais même content qu'elle soit là. Peu m'importait l'heure qu'il était, c'était pas ça qui allait me faire peur. J'aimais sa présence, j'aimais être près d'elle, c'était comme si j'étais pas complet en son absence. Je me dépêchai de répondre, peut-être même un peu trop d'ailleurs.

- Tu ne me dérange pas, tu peux rester si tu veux ! Je... Je suis content que tu sois là, en fait.

Je rougis un peu, me demandant si je n'avais pas été un peu trop direct. Mais tant pis. Je la regardais dans les yeux, espérant qu'elle reste. Ma tortue était cachée sous le lit de Tsukasa, mais on pouvait voir sa petite tête qui me regardait d'un air compatissant comme si elle pouvait comprendre la situation. Quoi que, peut-être qu'elle comprenait. C'était un animal intelligent.

J'eus à peine le temps de faire un pas vers la sortie que la voix de Sung Hae retentit dans la pièce.

- Tu ne me dérange pas, tu peux rester si tu veux ! Je... Je suis content que tu sois là, en fait.

Je me retournai, surprise de l'entendre dire qu'il voulait que je reste à ces côtés. Il me regardait intensément, l'air de dire "Reste..". Je détournais le regard, intimidé. Mon cœur s'était encore emballé, cela commençait à m'énerver. Ne plus contrôler ses émotions comme avant était tout aussi frustrant que de ne pas pouvoir s'acheter une barre de chocolat à cause de deux sous manquant. Je réfléchi puis décida d'aller m'installer sur le rebord du lit. Un espace pouvait se voir entre Sung Hae et moi-même. Je restais assise, sans dire un mot, ne sachant que dire, tandis que la tortue de Sung Hae s'enfonçait de nouveau sous le lit de son colocataire. L'atmosphère était assez étrange mais j'étais heureuse qu'il m’ait demandé de rester...