YOUNGIIIIEEEE (RP libre)

La cloche retentit, c'était l'heure de la pause, l'heure pour moi d'aller me détendre dans la cour avant d'aller en cours de Vol.

- Vous n'oublierez pas vos affaires demain, Jae Hee...

- Oui, c'est d'accord.

C'était la première fois que j'oubliais mes affaires en cours, j'étais troublé en ce moment, je ne sais pas pourquoi, mais j'oubliais tout, mes affaires, mes horaires, et je ne comprenais rien en cours, ce qui n'est pas dans mes habitudes. C'est peut-être le fait de ne plus voir Youngie qui me tracassait, ou peut-être le fait de détenir le secret de Ji Wan qui me rendait fou... Ou peut-être rien du tout. Qui sait ?

Bref, je sortis de ma salle, et parcourus les quelques mètres qui séparaient ma salle de classe et la cour. Comme d'habitude, je serrais des mains, et faisais une bise à toutes les filles de l'Académie, quand je vis au loin une allure qui m'était familière, celle du génie de l'Académie, mon cher Youngie ! Je courus en sa direction, faisant tomber au passage un première année, mais je n'avais même pas remarqué, tant j'étais pressé, tant j'étais heureux de revoir Young Young. Je l'atteignis enfin, plongeant dans son dos en souriant.

- YOUNGIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIE !

- Euh... Y'a un problème ?

Il avait une grosse voix, et quand il se tourna, je vis son visage, qui était différent de celui de Youngie... Mon esprit m'avais joué un tour... Je venais de me taper la honte en public. Mais bon, personne ne peut se moquer de moi, je suis le boss de l'Académie après tout.


- Désolé, je... Veut mieux pas que j'te dise... Au revoir, mec !

Je me dépêchai de m'éloigner, vers un autre coin de la cour intérieure. J'eus encore l'impression de voir mon petit génie préféré... Je n'osais pas m'approcher, de peur de m'attirer encore la honte. Il tourna la tête et s'approcha de moi, tant pis, il fallait tenter.

- YOUNGIIIIEEEE !

Je le pris dans mes bras, son absence m'avait troublé, et son retour me comblait.

Lorsque Hyun Lee m'a ramené à l'Académie, je m'attendais à me faire passer un savon. Mais non. Le directeur, tellement content de m'avoir retrouvé, m'a serré dans ses bras, en pleurant. What the fuck?! ~ Il m'a demandé, bien sûr, de pas lui refaire une peur pareille etc. Par contre, quand on m'a demandé si j'avais pas vu Wlady, j'ai fait celui qui savait pas. S'il savaient qu'il est passé dans mon estomac...

J'ai ensuite fureté dans les couloirs, content quand même de revoir certaines têtes. Hyun Lee n'a même pas daigné rester un peu avec moi. Il m'a déposé au bureau, réclamé sa récompense et est parti voir son mec. Quel bouffon. Il doit encore avoir mon odeur sur lui. Et puis, même pas un petit bisou pour dire au-revoir... Sympa. J'suis quand même un peu frustré. Je baise quand même pas si mal que ça ! Je m'ennuie un peu dans mon couloir, et j'ai chaud. Finalement, je vais dans la cour intérieur. C'est plus agréable, plus respirable et mieux fréquenté, parce qu'à une heure pareille y que les types bizarres qui traînent dans les couloirs. Puis, un visage plus familier que les autres. Oh, ce visage, je le reconnaîtrais entre milles. Oh, quand j'y pense, il a dû se faire un sang d'encre... Je m'approche de lui, et si j'avais été un animal ça aurait été la queue entre les jambes et les oreilles baissées. Je me sens mal de l'avoir abandonné comme ça. Son regard croise le mien, et j'ai l'impression sur le coup qu'il ne me capte pas. Mais... Mais c'est pas possible ! Il peut pas déjà m'avoir oublié ? Je m'approche davantage. Cette fois, il me zappe pas.

- YOUNGIIIIEEEE !

Il me prend dans ses bras, manquant de m'étouffer. Pour toute réponse, je l'embrasse à pleine bouche, passionnément, fougueusement, sans me soucier du regard des autres, trop heureux de le revoir après tout ce temps. Il m'a manqué. Après mon gros bisou, je colle ma tête au creux de son épaule, le serrant très fort contre moi, comme lui. J'ai envie de pleurer tellement je suis heureux d'être dans ses bras. Je me souviens lui avoir fait du mal avant de partir, et je lui en ai sûrement fait aussi en partant...

- Jaehee je suis désolé ! Je pensais bien faire en partant, je pensais que tu n'aurais pas de mal à te passer de moi. Tu m'as tellement manqué !

Une larme coule le long de ma joue et s'écrase sur son épaule. Tout le monde nous regarde, mais je m'en fous. Je suis dans les bras de celui que j'aime, et si ça leur plaît pas, bah qu'ils aillent voir ailleurs.

Je marchais dans le couloir, mangeant un chewing-gum en écoutant mes morceaux préférés. Les gens autour de moi s'écartait à mon passage en chuchotant - surement des choses sur moi - mais j'en avais pris l'habitude. Je caressais ma belle amie qui était dans mes petites mains quand je vis un jeune garçon courir dans ma direction. Il allait ralentir, j'en étais sure, mais je le vis se rapprocher de plus en plus sans s'arrêter. Je le regardais et pencha la tête à gauche, sans expression. Ma chauve-souris s'envola et j’essayai alors de la rattraper.

- Eeeeeeh.

Quand elle fut enfin entre mes mains, je vis un garçon - un première année - par terre. Sa aurait pu être moi, j'embrassais ma sauveuse contente de sa fidélité et de son amour pour moi. L'homme qui courait avait du le bousculer. Je voulu l'aider à ce relever mais le garçon courant comme un fou m'intriguait. Pourquoi il courait comme ça ? Je l'ai donc suivi discrètement, comme je sais bien le faire. Il m’emmena dans un coin de la cour intérieur. Ah, j'aime pas la cour intérieur, il y a toujours trop de bruit et on ne peut pas dormir tranquillement.

Il serrait dans ces bras un autre homme, c'était... Le génie disparut ? A vrai dire, j'avais juste entendu parler de sa mystérieuse disparition mais sans plus - et je voulais pas en savoir davantage. Malheureusement, le directeur nous avait sorti son baratin comme quoi l'enfant prodige devait être retrouvé le plus vite possible. Et qu'est-ce qu'il a sorti pour nous obliger à le retrouver ? Il nous enverrait dans Le Monde dans Bas. Un frisson me parcouru à cette pensé. Le Monde d'en Bas... Que de mauvais souvenirs.Mais bon, apparemment, il avait été retrouvé, t'en mieux pour moi - et pour lui bien sur. Donc je les regardais, comme tout les autres d'ailleurs, ils pleuraient tous les deux, serré très fort. Je sentis quelque chose me toucher : c'était un première année. Un cris sortit de ma bouche et ma main partis sur sa figure avant de sortir de ma très bonne cachette qu'était le coin un mur. J'avais peur, ça me faisait pensé à cette image. Quand j'aperçus que tout le monde me regardait, je voulu m'enfuir mais mon corps ne voulait pas bouger.

Un cri féminin retentit et toutes les têtes se tournent vers un coin de la cour intérieure, pas si loin que ça de nous. Je me retourne, me décollant un peu de Jaehee, mais je le tient toujours par la taille. Une fille se tient debout, près d'un petit de première année, qui est à moitié en pleurs. Le gamin se met soudainement à courir et passe à côté de nous. Je l'arrête.

- Hé, petit, il s'est passé quoi ?

Il tend le doigt vers la fille. Je la dévisage. Je l'ai déjà vue... Il me semble qu'elle est aussi en 7ème année. La fille qui reste toujours dans son coin, toute seule, et qui parle à personne. Elle me regarde même pas quand elle passe près de moi dans la classe, elle est je crois la seule à ne pas faire gaffe à ma présence. La plupart des gens normalement me regardent de la tête au pied, comme si j'étais pas humain, et chuchotent sur mon passage ou cherchent à m'aborder de manière plus ou moins extravagante. Elle, c'est à peine si on la voit lorsqu'elle est là. Et je pense qu'elle, remarque à peine le monde qui l'entoure.

- Elle m'a gifflée.

J'ébouriffe les cheveux du petit et me détache de Jaehee avant de lui donner la main et l'emmener derrière moi alors que je me déplace vers la fille. Je prend mon air de grand justicier. Je suis de retour. Je m'approche donc d'elle, et la toise du regard.

- Sérieusement ? Gifler un gamin de 11ans ?

Je n'ai pas peur de jouer aux caïds. Non seulement je suis un sorcier puissant - enfin, pour mon âge - mais en plus je suis hyper-protégé. Le premier qui lève sa baguette sur moi dans l'enceinte de l'académie se fait saucissonner par le directeur. Si, si, c'est déjà arrivé une fois. Je regarde la fille en question, et remarque son air effrayé. Elle a l'air vraiment de se sentir mal à l'aise. Je fronce les sourcils.

- Heu... Tu te sens bien ? On dirait que t'as vu un fantôme.

Youngie m'embrasse fougueusement, comme si on s'était pas vu depuis des siècles. Puis il me serre très fort dans ses bras, au risque de m'étouffer. J'ai les larmes aux yeux. C'était comme si on m'avait séparé d'une partie de moi et que je venais de la retrouver...

- Jaehee je suis désolé ! Je pensais bien faire en partant, je pensais que tu n'aurais pas de mal à te passer de moi. Tu m'as tellement manqué !
- Toi aussi tu m'as manqué Youngie ! J'ai pas arrêté de penser à toi j'étais trop inquiet... Refais plus jamais ça !

A peine fini de parler, un cri retentit dans la cour intérieur. Un cri de fille. Tout le monde se retourne vers la fille qui venait de crier, et le petit gamin qui la regarde avec des yeux ronds, la main plaquée sur la joue. Le gamin se met finalement à courir et Youngie l'interpelle.

- Hé, petit, il s'est passé quoi ?
- Elle m'a giflé.

Il montrait la fille du doigt, à moitié en train de pleurer. Youngie se détache de moi et me prend la main pour m'emmener vers elle. Je le suis, pas sûr de vouloir me mêler des affaires des autres, mais bon... On ne risque pas grand chose quand on est avec Youngie.

- Sérieusement ? Gifler un gamin de 11ans ?

Il a pris sa voix de petite racaille, tentant d'avoir l'air menaçant. Même s'il n'est pas très convainquant... Je serre un peu sa main dans la mienne et me penche à son oreille.

- On devrait pas s'en mêler Youngie...

Il ignore mon conseil, n'en fait qu'à sa tête.

- Heu... Tu te sens bien ? On dirait que t'as vu un fantôme.

Le garçon anciennement disparut arrêta le première année.

- Hé, petit, il s'est passé quoi ?

Il pointa son doigt vers moi en pleurant alors l'enfant "prodige" me regarda ou plutôt, me dévisagea - de toute façon j'avais pris l'habitude d'être regardé comme ça.

- Elle m'a giflé.

Après cette phrase, les deux "tourtereaux" venaient vers moi, le plus petit, d'un pas franc et l'autre plus en retrait. Pourquoi viennent-ils vers moi ? L'enfant que tout le monde protégeait me regardais de haut, comme si il était plus fort que moi. Normal, il n'a aucune crainte, les gens l'aiment bien et il a la protection des profs et du directeur. Mais je sais que sans tout ces soutiens, il serait beaucoup moins puissant.

- Sérieusement ? Gifler un gamin de 11ans ?

- On devrait pas s'en mêler Youngie...

Je trouvait qu'il parlait agressivement, je me demandais si il allait lever sa baguette pour me punir d'avoir giflée un gamin malgré ma peur des hommes, enfin, de leurs toucher. Je recula de deux pas en les voyant approché plus près de moi, je soupirai. Qu'est-ce qu'il me veulent ces deux là ?

- Ce ne sont pas vos affaires.

Je parlais froidement, la raison de ce geste ne regardais que moi et seulement moi. Mon cœur battait toujours aussi vite que la normal, non je n'avait pas vraiment peur d'eux mais je me méfiais énormément. Je glissais des regards très froids vers le gamin de 11 ans qui se cachait derrière un élève plus âgé. A cause de lui, tous les yeux étaient sur moi et peut-être que des ennuis allait arrivé. Je n'aurais jamais du suivre cet homme qui courait. J'aurai du rester sur mon banc habituel, tout au bout du parc, personne ne va là-bas. Les gens disent que, desfois, des esprits hantent le bout du parc - je n'en ai pas vu un seul depuis mes 7 ans à l'école.

- Heu... Tu te sens bien ? On dirait que t'as vu un fantôme.

Je recula encore d'un petit pas quand il me posa cette question. Je voulais m'enfuir mais je savais qu'il allait me suivre si je faisais ça, je suis donc rester sans bouger pas, en regardant les deux garçons devant moi dans les yeux.

- Oublie pas tes lentilles, mec.
- J'en ai plus. J'vais devoir porter mes lunettes...

Ju Yeong était assis sur mon lit, torse nu, une bière à la main. Je remontais ma fermeture éclaire, debout près du lit, et enfilai ma chemise froissée. J'attrapai mes lunettes et me les mis sur le nez. Elles n'étaient pas laides, plutôt simples et avec des verres assez fins, mais j'étais quand même mieux sans. Je me regardai dans la glace pour faire le noeud de ma cravate. Je n'arrivais pas à cacher l'énorme suçon que m'avait fait Ju Yeong.

- T'aurais pu en faire un un peu plus discret, quand même. Maintenant tout le monde va se faire de fausses idées.
- Ah, ça t'embêterait bien, hein ? T'as peur que la fille sur qui t'as craqué croit que j'suis ton mec, c'est ça ?

Il se leva et m'embrassa langoureusement. Je fermai les yeux, répondant à son baiser. Je pensais à elle. Je rompis le baiser, tournant la tête, les yeux aux sol.

- Rhabille toi. Faut qu'on sorte, j'ai envie de fumer.

Il s’exécuta, apparemment cette envie lui avait pris aussi. Je mis mes chaussures, pris mon paquet de cigarettes et mon briquet, et attendis qu'il soit prêt pour sortir. Une fois dehors, j'allumai ma cigarette tendis qu'il se roulait un joint. Je lui tendis ensuite le briquet, et il commença à fumer. Il me fila ensuite la moitié de son joint, et tendis que j'aspirai en fermant les yeux, il scrutait au loin, perdu dans ses pensées comme d'habitudes. Je ne cherchais même plus à le comprendre. Penser à des choses qui lui faisaient du mal était certes masochiste mais ça lui ressemblait bien, au fond. Soudain, il me tapa sur l'épaule.

- Hé, c'est pas la meuf dont tu m'as parlé ?

J'ouvris les yeux, et regardai dans la même direction que lui. Elle était effectivement là. Et tout le monde la regardait. Face à elle, se trouvait Young Young, mon ex, et gars dont le nom m'échappait. En plissant les yeux, je remarquai que Na Yung avait l'air en position défensive, contrairement à Young qui semblait jouer au caïd. Je n'aimais pas ça. Je m'approchai, d'une démarche assurée, laissant Ju Yeong en plant.

- Young ? Tu t'en prends aux filles, maintenant ?

J'avais beau avoir gardé une certaine tendresse pour lui, je n'accepterais pas qu'il fasse de mal à Na Yung. Je me dressai entre eux, comme pour la protéger. Il ne fallait pas qu'il la touche.

Elle est sur ses gardes, reculant dès que je m'approche ou que j'ouvre la bouche. Elle me rappelle un peu moi quand j'étais gamin. Quand mes parents noyaient leur frustration dans l'alcool ou dans la violence - parfois dans les deux - et que je les fuyais. Je redescends un peu de mes grands chevaux, surtout que je vois arriver quelqu'un que je ne m'attendais pas du tout à voir ici.

- Young ? Tu t'en prends aux filles, maintenant ?

Je lève les yeux vers Sunghae, virant au rouge. C'est vrai, c'est moi qui l'ai largué il y a quelques mois, mais malgré tout sa présence reste mon point faible. Je fais un pas en arrière, lâchant la main de Jaehee. Je porte ma main à ma bouche et me ronge le bout des ongles. Pourquoi faut qu'il soit là, lui ? Finalement, je range ma main dans ma poche, comme pour essayer de résister à la tentation de ronger mes ongles.

- Su... Sunghae... ?

Je n'avais plus vraiment l'habitude de le voir, compte tenu de ma fugue et du fait qu'il ne va que rarement en cours. Depuis que c'était terminé, j'ai toujours évité de le croiser. J'ai l'impression de fondre sur place.

- Elle a frappé un petit... J'pensais que... Que je devais intervenir...

J'arrive même plus à parler correctement ! Je crois qu'en plus je suis tout pâle. Manquait plus que ça. Pourquoi il m'intimide toujours autant ? En plus, Jaehee est là. Je pense pas que le fait de fléchir devant mon ex m'aidera à gravir un échelon dans ma relation avec lui. Et pourquoi est-ce qu'il défend cette fille, d'ailleurs ? Je crois bien que j'ai raté quelques épisodes, pendant que j'étais ailleurs...

J'entendais des pas s'approcher, je tourna la tête et aperçu par étonnement Kim Sung Hae. Ma bouche était entrouverte - comme à mon habitude quand je suis étonnée.

- Young ? Tu t'en prends aux filles, maintenant ?

Il se mis entre... Young ? son copain, et moi. Je recula d'un pas, voyant Kim Sung Hae trop près de moi. Que faisait-il ici ? Mais d'un côté, j'étais contente qu'il sois là, il me rassurait. Mon regard étaient toujours aussi froids envers les deux garçons devant moi. Celui qui venait de me parler avec assurance était devenu tout rouge et il bégayait, comme si le puissant éléphant avait peur d'une simple souris sans défense. Il lâcha la main de son amant et se rongea les ongles, il perdait tous ces moyens en voyant mon "ami".

- Su... Sunghae... ?

- Elle a frappé un petit... J'pensais que... Que je devais intervenir...

Si je les frappé c'est qu'il y a une raison ! J'aime peut-être être seule, ne pas remarquer les autres, mais ça ne veut par pour autant dire que je suis lâche en m'en prenant aux plus petits. Mais bon, d'un côté je comprends "Young", ça ne se fait pas de frapper quelqu'un, qu'il soit plus jeune, du même age, ou plus vieux. C'est vrai, j'aurai fait pareil à sa place si je n'avais pas été traumatisé...

- Su... Sunghae... ?

Il semblait surpris de me voir, bien plus surpris que ne l'était Na Yung. Ou du moins, il était en tout cas très nerveux. Je levai un sourcil.

- Oh, t'as réussi à ne pas oublier mon nom ? Je suis surpris.

Un rictus se dessina sur mes lèvres, léger et moqueur. Il semblait déstabilisé, en pleine crise de nerfs. Je l'avais rarement vu comme ça... Peut être même jamais ? Je tirais une longue taffe sur mon joint, avant de jeter le mégo à terre et l'écraser avec le pied. Je soufflai la fumée au visage de Young Young, d'un air hautain.

- Elle a frappé un petit... J'pensais que... Que je devais intervenir...

C'était bien ce que je croyais. Il essayait de jouer aux super-héros. Je soupirai, secouant la tête d'un air complètement dépité. Je lui posai la main sur l'épaule, comme quelqu'un le ferait à une personne désespérée pour lui redonner un peu de courage.

- Young Young, t'es pas un super-héros. Si tu voulais aider ce gamin, console le, point barre. Te mêle pas de ce qui te regarde pas, juste pour faire le beau devant ton...

Je regardai le mec derrière lui. Son nom ne me revenait toujours pas, mais je me souvenais de quelques rumeurs qui couraient sur la nature de sa relation avec mon ex. Je regardai à nouveau Young dans les yeux, avec toujours cette pitié dans le regard que je portais sur lui.

-... Ton nouveau mec. Sois lui fidèle, à celui là.

Je le poussai légèrement pour qu'il retourne dans son coin avec son mec, et me tournai vers Na Yung, mon expression s'adoucissant à la vue de son visage.

- Tu vas bien ? Il ne t'a pas touchée ?

- Young Young, t'es pas un super-héros. Si tu voulais aider ce gamin, console le, point barre. Te mêle pas de ce qui te regarde pas, juste pour faire le beau devant ton... Ton nouveau mec. Sois lui fidèle, à celui là.

J'ouvre la bouche, interloqué. Comment ça mon nouveau mec ? Comment ça lui être fidèle ? J'ai jamais été fidèle, j'y suis jamais arrivé en fait. Et lui non plus. C'est bien la seule raison qui fait qu'on soit plus ensemble. Je crois. A moins que ce soit à cause de notre différence d'âge ou parce qu'on avait pas envie d'être dans une relation trop stable, afin d'avoir nos libertés sans se sentir coupable ? Mmh...

- C'est pas mon mec ! Et puis tu peux parler toi, avec ton tableau de chasse long comme un boulevard !

Il me pousse, me forçant à m'éloigner avec Jaehee, avant de se tourner vers la fille. Je tends l'oreille et l'écoute parler.

- Tu vas bien ? Il ne t'a pas touchée ?

Kim Sung Hae souriait, c'est bizarre.. Normalement, dans ces situations, on sourit pas vraiment. Mais il avait plutôt l'air de ce moquer. Il mis cette chose, que les gens appelle "joint" ou "cigarette", à la bouche et recracha une fumée grisâtre sur le visage du caïd. Je tourna la tête à cause de l'odeur, quand elle disparut, le mégo était par terre et avait été écraser.

- Young Young, t'es pas un super-héros. Si tu voulais aider ce gamin, console le, point barre. Te mêle pas de ce qui te regarde pas, juste pour faire le beau devant ton... Ton nouveau mec. Sois lui fidèle, à celui là.

"Young Young" ouvra la bouche. Son nouveau mec ? Alors, comme ça il y avait eu un certain lien entre eux ? Vu la façon dont Sung Hae a posé cette question... J'étais confuse, je comprenais pas vraiment la situation mais l'atmosphère se tendait de plus en plus. Et les regards ne se détournaient pas de nous.

- C'est pas mon mec ! Et puis tu peux parler toi, avec ton tableau de chasse long comme un boulevard !

"C'est pas mon mec" ? Il rigole ou quoi ? C'est qui que j'ai vu s'embrasser comme des fous devant tout le monde. Enfin bref, ceci n'étais pas mon affaire, c'était celle de Sung Hae et de "Young Young". Mon "ami" l'éloigna avec son copain avant de ce retourner vers moi.

- Tu vas bien ? Il ne t'a pas touchée ?

Son regard et sa voix s'était attendri. C'est la première fois que quelqu'un me demandais si ça allait... Je le regardais dans les yeux avec la bouche entrouverte pour montrer mon étonnement face à cette question qui peut être banale pour les autres. Je détourna mon regard pour voir un lézard grimpé sur le mur.

- Il ne m'a rien fait, c'est bon.

J'essayais de répondre froidement pour ne ma montrer mes sentiments, j'étais mal à l'aise mais heureuse qu'enfin, une personne me demandait si j'allais bien. Cette fois encore je voulais m'enfuir, c'est pourquoi j'avais encore fait un pas en arrière.

Na Yung semblait troublée par ma question. Rien de plus normal, pourtant, que de demander à quelqu'un s'il va bien après une altercation. Même si, je l'admets, Young Young n'aurait pas pu faire grand chose contre elle, tellement c'était une lavette - j'avais bien remarqué qu'elle avait peur d'être touché lorsqu'on s'était "rencontrés" à la cabane quelques temps plus tôt. Et dieu sait si Young était quelqu'un de tactile et de particulièrement collant, même. Et puis même, je ne voulais pas qu'il la touche. Je voulais non seulement la protéger mais également être le seul à avoir un jour ce privilège. Après y avoir longuement réfléchi, et en avoir parlé avec la grande nouille qui me servait de meilleur ami, j'en étais venu à admettre le fait qu'elle ne me laissait pas indifférent - loin de là. Après cette nuit passée à la cabane, je ne ratais plus les cours, et je ne passais pas une heure sans jeter un regard furtif vers elle. Loin derrière elle, je voyais Ju Yeong, appuyé contre le mur, formant un coeur avec ses mains en notre direction, me regardant d'un oeil amusé. Je ramenai vivement le regard vers elle, rougissant à cause des singeries qu'il faisait.

- Il ne m'a rien fait, c'est bon.

Elle recula d'un pas, regardant ailleurs. J'ajustai mes lunettes sur mon nez, un peu gêné par leur présence à laquelle je n'étais plus habituée. Son comportement ne me choquait pas mais me décourageait un peu. Ju Yeong continuait ses singeries derrière. Pour ne pas le voir, je me concentrai sur elle comme je le pouvais.

- N'aie pas peur de moi, Na Yung... Tu sais bien que je n'te ferais aucun mal.

J'avais peur que le rapprochement qui avait eu lieu entre nous petit à petit cette nuit là n'avait été effacé pour je ne sais quelle raison. Peur aussi qu'elle ait cru que j'étais gay à cause de Young. Peur qu'elle me voie d'un mauvais oeil à cause de ce qu'il avait dit avant de s'éloigner. Parce que quand elle était dans les parages j'étais un autre homme.

Ces jours-ci, Sunghae n'est plus le même. On a l'habitude de parler des personnes qui nous attirent, peu importe la situation, même parfois quand on... Enfin, voilà, quoi. On a toujours fait comme ça. On a toujours été fourrés ensemble, à tout se dire, mais à toujours rester le plus important l'un pour l'autre. Mais là... Là, il ne fait que me parler d'elle, cette même fille, toujours elle. Et je le sens hésitant dans tout ce qu'il entreprend avec moi depuis qu'il a passé la nuit avec elle à se regarder dans le blanc des yeux et se fuir. Qu'est-ce qu'elle peut bien avoir de plus que moi ? C'est vrai, je ne suis que son meilleur ami, mais... J'ai ce sentiment étrange, de la jalousie ou quelque chose comme ça. L'envie d'être le seul à vraiment compter à ses yeux. Je veux être le seul à ne pas être un simple jouet. Mais elle, elle lui plaît vraiment. Cette nuit, on l'avait fait, encore une fois, mais il n'a pas semblé avoir pris autant de plaisir que d'habitude. J'ai pourtant tout fait pour le mettre à l'aise, mais rien n'a vraiment marché. Lorsque je lui ai dit "Je t'aime", il ne m'a pas répondu. Pourtant, c'est quelque chose que je ne dis jamais. Quelque chose me dit qu'il pensait trop à elle pour éprouver quoi que ce soit envers moi. Peut-être qu'il faut que je me contente de ce rôle de meilleur ami. Et si jamais il fini par... Par sortir avec elle... Il faudra peut-être que je me résigne à abandonner les nuits avec lui. Je le regarde se rhabiller. Il remet ses vêtements. Moi, je bois une bière. Oui, dans la chambre. Il en faut moins que ça pour me donner soif.

- Oublie pas tes lentilles, mec.
- J'en ai plus. J'vais devoir porter mes lunettes...

Tant mieux, dans ce cas. Avec ses lunettes, il est encore plus beau, je trouve. Elles lui donnent un air mystérieux et très sexy. Il se tourne vers le miroir, les lunettes sur le nez, et tente de faire le noeud de sa cravate, tandis que je finis ma bière. Il essaie de cacher le suçon que lui ai fait dans le cou.

- T'aurais pu en faire un un peu plus discret, quand même. Maintenant tout le monde va se faire de fausses idées.
- Ah, ça t'embêterait bien, hein ? T'as peur que la fille sur qui t'as craqué croie que j'suis ton mec, c'est ça ?

Il y a un peu d'amertume dans ma voix. Suis-je si jaloux que ça ? Je me lève, le tourne vers moi et lui attrape le visage à deux mains pour lui faire un french kiss des plus langoureux que j'eus fait jusqu'à présent. J'aurais bien aimé qu'il comprenne. Mais en y repensant, c'est un peu égoïste de ma part. S'il savait que je suis jaloux d'elle, il s'en voudrait. Il serait malheureux. Et il l'est déjà suffisamment comme ça. Il me rend mon baiser, comme un automatisme, puis s'arrête, regardant ailleurs. Encore une fois, notre proximité le gêne. Je soupire.

- Rhabille toi. Faut qu'on sorte, j'ai envie de fumer.

Mais ouais, bien sûr. Il a surtout pas envie qu'on retourne au pieu tous les deux. Vexé, je lui pique un t-shirt et l'enfile, avant de mettre chaussettes et chaussures. Je laisse mes bras à l'air. Il fait trop chaud pour mettre une veste, et de toute façon mes cicatrices se voient moins qu'avant. Mais lui il sait qu'elles sont là. J'ai envie qu'il les voie à nouveau et qu'il me prenne dans ses bras en me promettant à nouveau d'être la famille que je n'ai pas. Manque de bol, il ne me regarde même pas, et m'attend à peine pour sortir. Je marche juste derrière lui, lui emboîtant le pas, jusqu'à la cour intérieur où on a coutume de se poser pour fumer. Pendant qu'il s'allume une cigarette, moi je me roule un joint. Petit joueur. Une fois mon joint roulé, il me passe son briquet et je l'allume, tirant de grandes taffes dessus. Une fois la moitié consommé et sa cigarette terminée, je lui passe le reste, scrutant au loin comme toujours. Je remarque Min Young Young, dans les bras d'un... ami ou quelque chose comme ça. Il paraît que c'est un sacré coureur lui aussi, alors, je ne sais pas. Sûrement son copain du jour. Je suis assez surpris qu'il soit là, il me semblait pourtant qu'il était porté disparu. Quelqu'un l'aurait ramené, alors ? J'ai entendu dire que le camarade de chambre de mon cousin, Hyun Lee, était parti à sa recherche, mais j'ignorais qu'ils étaient de retour. Soit. En tout cas je suis bien certain que c'est lui, je le reconnaîtrais dans un champs de polymorphes. Je ne l'aime pas, ce type. Non pas parce qu'il est méchant ou quoi que ce soit, juste parce qu'à cause de lui je me souviens avoir dû ramasser Sunghae à la petite cuillère. Ils étaient sensés s'être séparés en de bons termes, mais en tout cas de son côté ça n'a pas été facile. Il parle avec un gamin, et s'approche ensuite d'une fille aux longs cheveux, un peu bizarre, effrayée et qu'il me semble avoir déjà vu quelque part... Je tapote l'épaule de Sunghae.

- Hé, c'est pas la meuf dont tu m'as parlé ?

Apparemment, j'ai visé juste. Il regarde dans la même direction que moi et en la voyant, son expression change du tout au tout. Il s'avance en leur direction, me laissant là. Bah bravo. Merci. J'suis solo maintenant. Je croise les bras, appuyé contre le mur, et observe la scène. Je ne les entends pas parler, mais je vois que Sunghae prend position contre son ex. Eh bah... Il doit vraiment l'aimer cette fille, pour se dresser contre lui. Non pas qu'il en aie peur mais je sais qu'il a peur du passé et qu'il préférerait le fuir que de lui tenir tête. Il y a toujours quelque chose de nostalgique dans son regard quand on lui en parle ou quand on le croise. Je sais même qu'ils sont dans la même classe. Pas de bol. De toute façon, Sunghae a beau faire le Don Juan, il a quand même le coeur fragile, et Young le lui a brisé. Je crois bien que Na Yung est la seule qui puisse en recoller les morceaux ; même si j'en ai pas vraiment envie. Mais à quoi bon ne pas vouloir les voir ensemble, si c'est pour qu'il soit malheureux ? Il parvient à faire éloigner Young Young, et se retrouve seul avec Na Yung, au milieu de la foule qui les dévisage encore plus ou moins. Moi, appuyé contre le mur, je fais le pitre derrière elle pour qu'il soit le seul à me voir. J'essaie de le faire sourire, de le pousser à faire avancer les choses. Malgré toutes mes grimaces et mes petits coeurs avec les mains, il ne bouge toujours pas. Pathétique. Il joue au prince charmant ou quoi ? Je sors ma baguette discrètement, et jette un sortillège de croche-pied à la fille afin qu'elle tombe dans les bras de Sunghae. Fier de moi, je range ma baguette et fais un petit clin d'oeil à mon meilleur ami.

- Il ne m'a rien fait, c'est bon.

Quand le lézard verdâtre disparût à l'extérieur d'une fenêtre je releva mon regard vers Sung Hae. Il remettait ses lunettes, elle lui changeait complètement le visage, il avait l'air de quelqu'un de très intelligent et très astucieux avec une pointe de mystère - ce qui me plaisait davantage. Mais il avait été gêner par la présence de "Young Young" et de son ami. Décidément, il y devait vraiment y avoir quelque chose qu'y les a perturbé précédemment. Je ne voulais pas trop me fourrer dans les affaires des autres mais c'est vrai que celle-ci me préoccupais assez.

- N'aie pas peur de moi, Na Yung... Tu sais bien que je n'te ferais aucun mal.

Je n'avais pas vraiment peur de lui, en tout cas, moins peur que les autres. Je me méfiais un peu quand il m'affirma qu'il ne me ferais aucun mal. Pour la deuxième fois, je croyais en ce qu'il avait dit. Il me donnais cette petite motivation de redevenir comme "avant" ; cool, gentille, souriant, sociable, qui aime faire des câlins... Je surveillais toujours les deux gars en retraits, avec toujours ce regard froid. Ils nous regardaient puis parlaient mais ne souriaient ou rigolaient pas. Le petit garçon n'était plus là, il avait surement dû partir comme la moitié des gens qui nous épiaient. Je regardais mon ami dans le noir de l’œil et avança d'un pas, quand une force invisible vînt emmêler mes pieds et me faire tomber sur Sung Hae. Une deuxième fois. Quand je releva la tête, nos visages étaient si près, comme la dernière fois. Mes yeux étaient grands ouvert, avec ma bouche entrouverte pour indiquer la surprise de cet événements. Je voulais me relever, mais une chose m'en empêchais, elle me tenais le dos. Mon cœur battait vite, beaucoup trop vite.

J'étais loin de m'attendre à ce que Na Yung trébuche une nouvelle fois sur moi, d'autant plus que cette fois il n'y avait pas de raison apparente... Avant qu'elle ne tombe, je la rattrapai, et on tombait tous les deux, moi amortissant sa chute. Avant que mes fesses ne touchent le sol, je cru apercevoir Ju Yeong me faire un clin d'oeil. C'est quand même pas lui qui a fait ça ?! Le visage de Na Yung était proche, si proche du mien, qu'on aurait dit une fois de plus qu'on allait s'embrasser. Prendre le risque ? Mes lunettes étaient un peu de travers sur mon nez. Je la regardai dans les yeux, sans bouger. On aurait dit que le monde s'était arrêté. Elle ne bougeait pas non plus. Mon coeur battait très fort. Sans fermer les yeux, je m'approchai lentement d'elle, avant de poser délicatement, doucement, tendrement mes lèvres sur les siennes. Tant pis si elle me repousse, si elle me met une claque. Je prends le risque. Je m'arrêtai rapidement, par peur qu'elle n'aime pas ça, et la regardai difficilement dans les yeux. J'avais envie de dévier le regard, de fuir le sien, j'avais peur qu'elle m'en veuille. Au lieu de ça, je gardais mes yeux plantés dans les siens, le souffle court.

- Pardon...

Ma voix n'était qu'un murmure. Une parole qu'elle seule pouvait entendre, qui restait dans notre intimité.

Qu'est-ce qui m'a pris de faire ça, en fait ? En tombant, elle fait tomber également Sunghae, dont les jolies petites fesses heurtent le sol. Je pensais que ça allait s'arrêter là, après tout il ose pas faire grand chose avec elle. Parler, parler... Non mais, un vrai coincé, j'vous jure. Mais là... Il profite de mon petit numéro pour voler un baiser à la jeune fille. Je m'y attendais pas. J'pensais pas que ça allait faire avancer les choses aussi vite. J'voulais juste qu'il soit tout content d'avoir eu un petit contact physique, pas qu'elle ait droit à ses lèvres ! C'est pas juste...

- F*ck off...

Je jette ma clope au sol, l'écrase nerveusement, et me laisse glisser le long du mur. Je fais quoi moi maintenant ? J'm'empêche de pleurer ? Non... Faut même pas songer à pleurer. J'veux juste qu'il soit heureux. Et j'dois être là pour lui si jamais elle le rejette. Je me mords les lèvres, les observant du coin de l'oeil, assis par terre. Quelques yeux sont tournés vers moi dans les alentours, mais je m'en fiche. Ils sont pas assez nombreux pour attirer leur regard à eux vers moi. C'est sûrement le fait que j'sois assis comme un clochard qui les tracasse. Que je salisse mon super pantalon de-la-mort-qui-tue. Pas le fait que j'me sente envahi par une jalousie de dingue. Pense à quelque chose d'autre, Ju Yeong.

Il amortit ma chute une nouvelle fois, ces lunettes s'étaient un peu sauver de leur endroit habituel. Il me regardait dans les yeux, surement étonner tout comme moi. Je sentais son cœur battre la chamade tellement nos corps étaient collé. J'avais l'impression qu'il me retenait et une sensation inhabituel me parcourrai, il approchait son visage, je ne savais pas se qu'il allait faire. Ses yeux étaient ouvert, ils étaient toujours aussi beaux, il m’hypnotisaient. Na Yung ! Quand je repris mes esprits, Sung Hae avait déjà posé ces lèvres sur les miennes, elles étaient douces et agréables. Ce nouveau toucher était assez plaisant mais il s'arrêta rapidement, je n'osais plus bouger, mes yeux étaient grands ouverts et la bouche entrouverte - j'étais plus que surprise. Que m'a t-il fait ?

- Pardon...

Il m'avait dit cela : "Pardon". Pourquoi s'excusait-il ? Je me releva brusquement et recula de cinq pas. Je regardais tout autour de moi. Les élèves qui nous épiaient, Sung Hae parterre, Young Young et son ami plus loin, un garçon assis contre un mur qui nous regardait lui aussi. Ma tête me faisait mal, trop de choses s'étaient passé en quelques minutes et beaucoup trop vite. J'avais l'impression que les battements de mon cœur allaient transpercer ma poitrine, j'entendais des "boum-boum" dans la tête. J'eus à peine le temps d'apercevoir ma chauve-souris que plus rien, le noir complet. Me suis-je évanoui ?

De toute évidence, ça devait être la première fois qu'on l'embrassait. Ce n'était pourtant qu'un tout petit bisou... Mais deux secondes après que j'eus rompu le baiser, elle se leva et fit quelques pas en arrière, complètement affolée. Je me sentais coupable. Je me serais bien attendu à une gifle ou à un reproche mais pas à ce qu'elle tourne à moitié sur elle-même avant de tomber, inconsciente. J'eus à peine le temps d'avoir ce réflexe pour l'empêcher de se faire mal. Avec l'aide d'un sortilège de coussinage sa chute fut amortie, et elle se posa en douceur sur le sol le temps que je puisse me relever et la ramasser. J'étais à genoux, elle était dans mes bras. Les autres nous regardaient toujours, à croire qu'ils n'avaient que ça à faire. J'étais blanc comme un linge. C'était ma faute. J'espérai qu'elle allait bien, que c'était juste un petit malaise. Je lui pris délicatement la main, et tentai de parler le plus calmement possible, afin de ne pas lui faire peur si elle était capable de m'entendre.

- Na Yung ? Na Yung, réveille toi, s'il te plaît. Je suis désolé de t'avoir surprise... Et si ça ne t'a pas plu alors je ne recommencerais pas. C'est promis. Mais réveille toi, s'il te plaît...

Je serrais un peu plus fort sa main. Elle était très douce, comme lorsqu'elle avait soigné mes blessures. Je sentais un frisson me parcourir. Je venais en cinq minutes d'avoir plus de contacts physiques avec qu'elle qu'on n'en avait eu en une nuit entière précédemment. J'entendais des murmures autour de nous. Je levai un instant les yeux.

- Qu'est ce que vous regardez ? Allez voir ailleurs si j'y suis !

Trop d'émotions avaient été au rendez-vous aujourd'hui. De la peur, de la méfiance, de la curiosité, un brin de bonheur ? Et... De l'amour ? J'ai eu peur, non, j'ai fuit. J'ai fuit l'amour qu'on pouvait me donner. Pourquoi ? Je n'en sais rien. Surement parce qu'on ne m'en a jamais donné. Je ne connaissais pas la vrai signification de ce mot qui fait vibrer tous les cœurs à chaque prononciation. C'est vrai que c'est assez malheureux... Ma chute fut amortit et je me suis de suite retrouvé dans les bras de quelqu'un, ma sensation éprouvé étais assez agréable. Les bruits que j'entendais étaient vagues, les sons étaient sourds et je n'arrivais pas à comprendre.

- Na Yung ? Na Yung, réveille toi, s'il te plaît. Je suis désolé de t'avoir surprise... Et si ça ne t'a pas plu alors je ne recommencerais pas. C'est promis. Mais réveille toi, s'il te plaît...

Il me prit la main, je releva un peu ma tête et j'entrouvis les yeux, je voyais flou. Ma tête me faisait mal, je dis dans un souffle :

- Sung... Hae ?

C'était la première fois que j'appelai quelqu'un sans être formel. Il serra ma main plus fort, elle était chaude, se qui me réchauffa le corps tout entier. Il y avait des bruits tout autour de moi, je peinais pour garder mes yeux ouverts et regarder autour de moi. Je voulais me relever mais mon corps maigrichon ne voulait pas bouger, il ne voulait pas m'écouter. Celui qui me portait releva la tête assez brusquement.

- Qu'est ce que vous regardez ? Allez voir ailleurs si j'y suis !

Je voulais aller au fond du parc, c'est l'endroit qui me calme lorsque j'ai cette sorte "d'accélération cardiaque". En fait, j'ai une sorte de maladie depuis que je suis née... Quand je ressent trop d'émotions, comme de la surprise ou que je fais un sport qui demande un gros effort cardiaque, mon cœur s’emballe et des fois, me fait tombé dans les pommes. C'est une des raisons de mon isolement au fond du parc, là où il n'y a aucun bruit, aucun stress. Je dis dans un dernier souffle.

- Le parc...

Elle avait dit mon prénom. Et puis ces deux mots "le parc". Pourquoi ? Elle voulait peut-être que je l'emmène là bas ? Elle n'avait pas l'air d'être tombée juste sous l'effet du choc, elle semblait vraiment mal en point. Ayant été formé rapidement en secourisme lorsque ma mère était malade, j'eus le réflexe de vérifier son souffle et son pouls. Il était très rapide. Intérieurement je paniquais, mais on m'a toujours appris à rester calme dans ce genre de situation. Je la soulevai alors, la portant dans mes bras, et fis un signe de tête à mon meilleur ami pour qu'il approche tandis que je me relevai.

- Je crois qu'elle veut que je l'emmène au parc. Toi, monte à l'infirmerie chercher des trucs contre l'angoisse, je crois que c'est ce qu'elle a. Appelle moi quand tu les as.

Elle était incroyablement légère. C'était comme porter une enfant. Je traversai la foule, défiant du regard tous ceux qui osaient parler sur mon passage. Je passai devant Young, qui baissa immédiatement les yeux. Je m'arrêtai un instant devant lui.

- Young, viens avec moi pour m'ouvrir les portes, s'il te plaît.

Je continuai ensuite ma route dans les couloirs, dans le hall et jusqu'à la grande porte d'entrée. Il m'aida à passer en ouvrant les portes, et une fois arrivé dehors je le remerciai et partais dans un coin du parc, seul avec ma protégée, où personne n'allait venir faire le curieux et nous importuner. Non loin du bois, là où l'air était bon. Je m'asseyais à nouveau, la tenant toujours dans mes bras, et caressant son visage avec douceur. Je voulais la rassurer, si elle était consciente. On a beau être sur les nuages, la vie ne doit pas toujours être très douce pour elle, comme elle ne l'a pas été pour moi. Moi, avec mon caractère, j'avais réussi à prendre les choses avec optimisme, même s'il restait des cicatrices, mais une jeune fille aussi fragile et triste devait avoir beaucoup de mal à se sentir à l'aise où que ce soit. Alors je faisais de mon mieux pour lui apporter toute la douceur, tout le bonheur que je pouvais lui offrir et dont elle pouvait avoir besoin pour se sentir plus apaisée. J'avais pris soin de poser mon portable dans l'herbe non loin de là pour éviter d'être gêné au moment où Ju Yeong m'appellerait. Je me penchais à l'oreille de Na Yung, et lui chuchotai :

- Je t'ai emmenée au parc, princesse.

Ce petit surnom m'avait échappé. Ce n'était pas le genre de surnom que j'étais habitué à donner aux filles. Mais elle n'était pas non plus le genre de filles à qui j'étais habitué à donner des surnoms. Je ne faisais pas le même genre de choses avec elles. Je ne le ferais plus avec les autres d'ailleurs. Tout à l'heure lorsque Ju Yeong m'avait embrassé, j'avais ressenti cette impression de ne pas devoir faire ça, de devoir arrêter d'être libertin, car mon coeur à présent, j'en étais certain, ne pouvait plus se partager entre toutes mes conquêtes ; il se vouait tout entier à elle, il était prêt à prendre le risque d'être brisé tout entier, cette fois. Ou d'être heureux tout entier. Dans le silence naturel qui régnait, je ne pus m'empêcher de fredonner un petit air. Ju Yeong et moi étions supposés répéter un peu nos compositions ensemble après notre pause-clope. Mais à choisir, je préférais être ici avec elle - bien sûr, sans qu'elle soit dans un tel état. Pour la deuxième fois nous nous retrouvions seuls, et j'avais l'impression que nous étions seuls au monde.

Sur le coup, j'ai cru qu'elle jouait la comédie. Mais Sunghae semble être inquiet, et comme il s'y connaît pas mal en malaises et compagnie, je pense qu'il doit y avoir une raison pour qu'il ait du mal à garder son calme. Il la tient dans ses bras, essaie de lui parler. Moi, toujours assis par terre, je fronce les sourcils sous l'incompréhension des évènements. Il a suffit d'un simple bisou pour qu'elle tombe dans les pommes ? Eh beh... Heureusement que j'suis pas comme ça, moi. Sinon on n'en aurait pas fini. Sunghae me fait signe de m'approcher, après avoir dit à tout le monde d'aller voir ailleurs.

- Je crois qu'elle veut que je l'emmène au parc. Toi, monte à l'infirmerie chercher des trucs contre l'angoisse, je crois que c'est ce qu'elle a. Appelle moi quand tu les as.
- Un s'il te plaît ça t'aurait écorché la bouche ? M'enfin... J'me grouille mec, t'inquiète.

Tandis qu'il s'éloigne avec sa p'tite protégée dans les bras, je le regarde un instant avec amertume et finis par retourner à l'intérieur et emprunter les escaliers menant à l'infirmerie. En poussant les portes je rencontre Madame Park, qui se précipite sur moi dès mon arrivée.

- Ju Yeong ? Qu'est ce qui t'amène ? J'espère que je ne t'ai pas choqué la dernière fois, je suis désolée, vraiment, je n'aurais pas dû...

Je la fais taire en posant mon doigt sur sa bouche. Je pose mon front contre le sien, la regarde dans les yeux. Dans un murmure, je lui demande ce dont j'ai besoin.

- J'aurais besoin de tout ce que tu as contre... L'angoisse, les trucs de coeurs ou des machins comme ça. Pour une fille qui est tombée dans les pommes.
- Tu sais que je n'ai pas le droit de faire sortir des médicaments d'ici sans consultation...
- Même si c'est moi qui te le demande ?

Madame Park - Enfin, pour moi c'est Anh Gyu - baisse les yeux et se met à rougir lorsque je lui prends les mains. Sans lâcher mes mains, elle m'entraîne dans son bureau où se trouvent les médicaments que j'ai demandé, et me les donne.

- Surtout, il ne faut pas que ça se sache. Je risque d'avoir de gros problèmes.
- T'inquiète, c'est entre nous.

Avant que je ne parte, elle m'embrasse de manière un peu... Euh... Aguicheuse. J'ai la légère impression qu'elle veut me chauffer, celle là... Je lui rends son baiser et me détache d'elle pour me précipiter en-dehors de l'infirmerie. Une fois dans les escaliers, je sors mon portable et appelle Sunghae.

- C'est bon, j'les ai. T'es où ?

Étais-je bien dans les bras de Sung Hae ? En tout cas je l'espérais, j'avais développer une petite confiance en lui contrairement aux les autres. Il me portait doucement, comme s'l tenait à ne pas me casser en deux - c'est vrai que je n'étais pas très forte physiquement. Quand nous sommes passé la porte qui reliait la cour au parc, j'avais eu l'impression de bien respirer enfin, quand les bruit parasites c'étaient tut, laissant place au chant des oiseaux et à l'écoulement de l'eau pas très loin. M'avait-il entendu ? J'étais au parc ? Il caressa mon visage doucement. J'étais frustré, je ne pouvais que sentir le toucher et entendre faiblement les sons. Il s'était assis, mais je n'avais senti aucun déplacement de sa part pour me posé sur l'herbe ou un autre endroit. Je sentis un souffle vers mon oreille.

- Je t'ai em... parc, ....esse.

Hein ? Je n'avait entendu que la moitié de sa phrase. Je voulait lui dire de répéter mais aucuns sons ne voulaient sortir de ma bouche un peu entrouverte. J'entendis une autre mélodie. Elle ne ressemblait pas à celles des oiseaux - que je connaissais très bien soit dit en passant. Chaque espèces avait sa propre mélodie, je pouvais alors connaitre les conversation en utilisant une formule pour comprendre les animaux. Certaines personnes n'essayent même pas de les comprendre et après on s'étonne qu'ils partent. L'air que chantait peut-être Sung Hae était très entrainant. J'écoutais les sons pendant que les battements de mon cœur reprenais petit à petit leurs rythme d'avant. Je me mis à tousser deux trois fois avant de me rendre compte que j'étais bien dans les bras de Sung Hae. Je m'enleva très vite de ces genoux pour aller boire l'eau de la source - mon corps était à chaque fois déshydrater après ces crises. Heureusement que c'était lui. Je me retourna pour regarder Sung Hae jusqu’à ce qu'il croise mon regard - que je dévia rapidement tellement j'étais embarrassée. J'eus une bouffé de chaleur au niveau des joues, je pris alors de l'eau dans mes mains pour les ramener sur mon visage. Pourquoi je réagit tout le temps comme ça quand je le vois en ce moment ? Ne me dites pas que... ?! Non non, c'est impossible.

Elle avait fini par ouvrir les yeux. Il ne lui fallut pas très longtemps pour se remettre sur pieds et courir au point d'eau non loin de l'endroit où je l'avais emmenée. Avec un sourire, je la regardais boire un peu d'eau avant de m'allonger dans l'herbe. J'avais bien envie de me fumer une nouvelle cigarette, mais l'environnement à cet endroit du parc était si pur que je préférai ne pas le polluer. Je regardais l'azur du ciel, lorsque mon portable se mit à sonner. Je le saisi en tendant le bras, sans faire l'effort de bouger, et regardai l'écran. Ju Yeong. Je décrochai.

- Ouaip ?
- C'est bon, j'les ai. T'es où ?
- Au fond du parc. Je suis pas sûr qu'on ait encore besoin des médocs, mais on sait jamais.

Je raccrochai, et me redressai légèrement, juste assez pour voir Na Yung qui se rafraîchissait. Je souriais avec tendresse, comme toujours à ses côtés. C'était une sensation étrange. Sourire sans se forcer, sans être sûr que ça se voie, sans but. Juste naturellement. Machinalement, je passai ma langue sur mes lèvres. Une fois de plus, j'avais très chaud. Je me levai et allai m'asseoir près de la source, mais pas trop près non plus d'elle - je devais sûrement avoir dépassé mon quotta de contacts physiques avec elle pour l'année à venir. Donc il valait mieux que je ne lui fasse pas une nouvelle frayeur en m'approchant de trop. Cependant, je me risquai à lui adresser la parole, couvrant le ruissellement de l'eau qui coulait juste à côté de moi.

- Désolé pour ce qu'il s'est passé toute à l'heure. J'espère que tu m'en veux pas trop... Je veux juste que tu saches que j'ai pas fait ça à la légère.

Je pris une profonde inspiration. Je n'avais pourtant jamais eu de mal à parler avec quelqu'un avant de la rencontrer... J'avais toujours été franc et direct, parfois même un peu rentre-dedans. Mais là, je pesais chacun de mes mots. Je rougissais à vue d'oeil, mais n'essayais même pas de m'en cacher. Après tout, c'est une réaction plutôt mignonne, non ?

- J'ai fait ça parce que je t'aime.

VOILAAAAAA ! C'était dit. Je me surpris moi-même à dire ça, c'était, je crois, la première fois que je le disais. Je l'avais déjà pensé, certes, à propos de certaines personnes qui m'étaient chères. Je l'avais peut-être dit à ma mère sur son lit de mort. Mais à part ça, non. Je voyais au loin arriver une touffe de cheveux roses. Ju Yeong. Si jamais je me prenais un gros vent, je pourrais au moins commenter son arrivée pour changer de sujet. Au pire des cas.

Un portable avait sonné, ça devait être celui de Sung Hae.

- Ouaip ?
- C'est bon, j'les ai. T'es où ?
- Au fond du parc. Je suis pas sûr qu'on ait encore besoin des médocs, mais on sait jamais.

Je n'entendis plus rien a part les chants et le cour de l'eau. J'en déduisais qu'il avait raccroché. J'entendis des pas venir et s'arrêter à côté de moi, mais pas trop près. J'arrêtais mes mouvements et le regardais puis je rabaissa ma tête pour jouer avec l'eau - comme un enfant. J'aime beaucoup l'eau, apparemment, mes premiers pas étaient à la plage, sur la terre des Moldus. Je l'entendis avancé des phrases.

- Désolé pour ce qu'il s'est passé toute à l'heure. J'espère que tu m'en veux pas trop... Je veux juste que tu saches que j'ai pas fait ça à la légère.

Tout à l'heure... Tout à l'heure... Raaah. J'avais visiblement presque tout oublié. Que c'est-il passé tout à l'heure ? Je me souviens juste être tomber sur lui, sans plus... Je fis un petit sourire en essayant de cacher ma perte de mémoire.

- C'est pas grave...

Il a du ce passé quelque chose de vraiment intense pour que j'oublie ce qui c'était passé il y a a peine vingt minutes. Je voulais savoir ce qu'il y avait eu, j'ai alors relevé la tête puis croisa son regard. Je voulais juste lui demander ce qui c'était vraiment passé, pour comprendre pourquoi il pensait que je lui en voulais. Mais il prit une grande inspiration, ce qui me coupa net dans mon élan. Puis j'aperçus que ces joues avaient viré au rouge. Avait-il la même sensation que moi ?

- J'ai fait ça parce que je t'aime.

Je le regardais intensément dans les yeux. Sur le moment, je ne comprenais pas. C'est pas possible... Personne ne m'aime... Des larmes commencèrent à couler sans que je m'en rende compte. C'était la première fois que quelqu'un me disait qu'il m'aimait. J'étais bien trop petite à l'époque pour comprendre la signification de ces mots quand ma mère me les disait. Et depuis j'en avait oublier la signification, je pensais que plus personne ne me les diraient. Je me rendis compte que je pleurais - des larmes de bonheur ? - je tourna vivement la tête de l'autre côté. J'entendis d'autres pas arriver vers nous, je me leva et vis au loin la personne qui était assise contre le mur. Il s'approchait, j’essuyais vite les deux larmes de mon visage et recula de deux pas, la tête baissée.