Qu'est-ce que t'as encore ? (SungHae & Tsukasa)

- Kim Sung Hae ! N'oubliez pas votre heure de retenue demain soir.
- Ouais, ça risque pas.

Blasé, j'attrape mon sac et le jette à mon épaule. Ce prof a pas fini de me rendre la vie dure. Tout ça pour mes résultats, mais qu'est-ce que j'y peux ? Je suis le reste de la classe dans le couloir jusqu'au réfectoire, devant lequel je m'arrête net, gênant la circulation. J'ai pas faim. Je pivote sur mes talons, et fais demi tour direction l'internat. J'ai juste envie d'aller m'allonger sur mon lit et d'écouter de la musique. J'ai trois bonnes heures devant moi, j'ai bien le temps de décompresser. C'est dingue comme tout le monde semble s'acharner sur moi en ce moment, j'ai l'impression de ressentir la pression de toute l'académie peser sur mes épaules. Pourtant je suis loin de représenter l'établissement, sauf si c'est pour gagner le trophée du plus insouciant, peut être. Quoi que, même dans ce domaine, je suis dépassé par Young Young. Décidément, il met des bâtons dans les roues de tout le monde, celui là. J'arrive finalement devant la porte de ma chambre. Je sors ma clé, persuadé d'avoir fermé la porte en partant en cours ce matin, mais lorsque je l'insère dans la serrure la porte s'ouvre sans que je n'aie besoin de la déverrouiller. Surpris, j'entre avec la baguette à la main, prêt à intervenir contre un éventuel intrus, mais je découvre mon camarade de chambre, Tsukasa, assis en tailleur sur son matelas. Surprenant. J'aurais pourtant mis ma main à couper qu'il était en cours à cette heure-ci. Je détourne finalement mon regard surpris de lui pour aller balancer mon sac sur mon bureau et me jeter dans mon matelas. Je devrais me soucier de ce qu'il fout là, d'autant plus qu'il a pas l'air dans son assiette, mais je me contente d'agiter les pieds pour en détacher mes chaussures et les envoyer valdinguer dans le mur. Je laisse pendre mon bras le long du lit, et je sens la petite tête froide de Lucette se caler dans ma paume. Machinalement, je passe la main sous sa carapace et la soulève pour la poser à côté de moi sur le matelas. J'attrape ensuite un manga dans la pile d'ouvrages qui habitent ma table de chevet, avant de l'ouvrir à la page où je me suis arrêté la dernière. Un Yaoi. Je m'en mords les lèvres. Mon camarade de chambre, lui, est toujours adossé au mur, le regard perdu dans le vide, et le teint aussi pâle que le sommet du Mont Fuji.

J'ouvre un oeil, c'est le matin. Je me réveille une fois de plus les cheveux en pétard, les jambes engourdies et la paresse matinale. Ma journée commence très bien, je reste au lit le temps de m'éveiller. Pour une fois je ne pense pas à mes problèmes, je suis plutôt d'humeur joyeuse, prêt à câliner la première personne que je vois ! Mais une pensée me vient à l'esprit : Comment vit-on en dessous des nuages ? Comment évolue la vie sur le Monde des moldus ? Comment vont mes amis, ma famille ? Je ne le saurai jamais hélas. Je passe ma journée à réfléchir à ce genre de choses. J'en oublie même la bonne humeur que j'avais au réveil, et surtout, j'en oublie une chose : les cours.

Mais un bruit me coupe de mes pensées. Le bruit de la clef dans la porte. Je vois la porte s'ouvrir dévoilant un Sung Hae à la James Bond, avec sa baguette dans la main comme un espion avec son pistolet. Mais après avoir aperçu mon camarade de chambre, je me replonge aussitôt dans mes pensées... Je suis comme coupé du monde.

- On dirait qu't'as vu un fantôme, Tsuki !

Je mets du temps à comprendre que Sung Hae m'a parlé. Mais après un moment de réflexion, j'ouvrit la bouche pour la première fois de la journée.

- Non, j'ai pas vu de fantôme t'inquiète pas. Mais depuis le réveil je me pose des questions auxquelles je ne pourrai jamais répondre... Et dès que j'essaye de m'en éloigner, elles me reviennent. J'en ai marre.

Une larme coule sur ma joue, ce qui est plutôt rare chez moi. Je suis plutôt du genre à me retenir, mais là c'est différent. A force de se retenir, on accumule des larmes et des chagrins. Et au bout d'un moment il faut bien évacuer toutes les larmes et les pensées qui sont en nous. Je regarde Sung Hae et lui décroche un petit sourire en coin puis je ferme les yeux et m'allonge sur mon lit les yeux larmoyants.

- Non, j'ai pas vu de fantôme t'inquiète pas. Mais depuis le réveil je me pose des questions auxquelles je ne pourrai jamais répondre... Et dès que j'essaye de m'en éloigner, elles me reviennent. J'en ai marre.

Manquait plus que ça. Le voilà qui pleure maintenant. C'est pas vraiment un bon jour pour moi mais bon, je vais pas le laisser comme ça. C'est dingue ça, c'est lui le grand et c'est moi qui dois l'épauler. Je referme mon yaoi après avoir pris soin d'y glisser un marque-page et le pose sur ma table de chevet. Je me lève et fais quelques pas avant de me mettre à califourchon sur mon petit nippon préféré. Je lui décroche mon plus beau sourire tandis que ma main vient essuyer la larme qui lui coule le long de la joue.

- Tu me plais davantage quand tu souris.

Sans aucune gène, je me baisse et lui vole un baiser. Je m'allonge ensuite à côté de lui, le visage enfoui dans ses cheveux. J'ai toujours aimé son parfum. Il y a chez chacun de mes amants/maîtresses quelque chose que je retiens particulièrement, chez lui c'est son parfum. Si on mettait toutes ces choses que je retiens ensemble, ça ferait mon amour idéal. Mais je ne pense pas qu'un homme avec la chose de Li Han-Xiang et la paire de seins de la prof de Gym puisse exister... Je caresse machinalement la joue de Tsukasa d'un revers de la main, aussi doux que je puisse l'être. J'ai horreur de le voir pleurer.

- Allez, sois mignon, pense plus à ça !

- Si c'était si facile... La seule solution pour que je ne me pose plus ce genre de questions, c'est d'avoir la réponse. Je n'ai aucun moyen d'en avoir une.

Bla, bla, bla. Il était déjà pas très bien dans sa peau, et maintenant faut qu'il se mette à philosopher. Au pire, j'aurais pu lui apporter une corde, mais au lieu de ça je soupire et lui caresse doucement la cuisse. Puisqu'il a passé sa main dans mes cheveux, je prends ça pour une invitation à lui changer les idées moi-même. Je ne me fais pas prier. Je plonge ma tête dans son cou et lui administre un suçon bien rouge, avant de m'attaquer à ses lèvres et sa langue comme si je l'embrassait pour la dernière fois. On me dit souvent que j'ai le don de faire naître une passion amoureuse là où il n'y en a pas, sans avoir à briser de coeurs. Je ne connais encore personne qui ne m'en veuille pour les avoir abandonné après les avoir défleurés, la plupart d'entre eux sont d'ailleurs de bons amis. C'est littéralement ce qu'on peut appeler des coups d'un soir. Dans un souffle, je lui dis quelques mots de sa langue maternelle.

- Suki dayo... Tsukasa.

Je lis peut-être un peu trop de yaoi.

- Boku mo... Sung Hae.

Ses mains parcouraient mon dos. C'est un sacré petit coquin en fait. D'ailleurs, qui me dit qu'il a pas fait exprès de faire le dépressif pour que je m'occupe de lui ? Ce serait encore bien son genre, ça. Je me sentais bouillir. On peut dire que les japonais ont une sacrée libido, et ça se sent rien que par l'ardeur de leurs baisers. J'aime bien cette académie en fait. Plein de monde avec qui flirter, beaucoup de choix, aucun tabou. J'adore ça. Sa main s'arrête sur une partie de mon dos encore sensible suite à une nuit agitée en compagnie d'un ami chinois. Bizarement, j'aurais mis ma main à couper qu'il allait me demander ce que c'était, et devinez quoi ? BINGO, c'est exactement ce qu'il me demande.

- Euh... Sung Hae ? C'est quoi tout ça ? Si... si c'est pas trop indiscret bien sûr.

Je lui souris, et c'est d'une voix parfaitement sereine que je lui réponds, en toute franchise.

- Tu connais Han-Xiang ? Un vrai sauvage !

Je pousse un petit ricanement, accompagné d'un clin d'oeil destiné à boule-de-riz. Puis un bruit de chute. BOUM. Je tourne la tête, et constate que Lucette est tombée du lit, sur le dos, les pattes en l'air, complètement paniquée. J'éclate de rire. Un fou rire si terrible que je m'affale de tout mon long sur Tsukasa, incapable de m'arrêter. C'est dingue ça, rire pour si peu ! Sans m'arrêter de rire, je tends ma baguette et donne un coup sec qui aida Lucette à se retourner et retrouver l'usage de ses pattes. Ma baguette tombe ensuite à terre, et j'enfouis mon visage dans le cou de mon camarade de chambre, toujours hilare.

Ma question le fait sourire. C'est comme si ma question lui rappelait un souvenir rigolo.

- Tu connais Han-Xiang ? Un vrai sauvage !

Bien sûr que je le connais. Qui ne le connais pas ? Il se fait tellement remarquer dans les couloirs. Un bruit stoppe son rire. C'est sa tortue qui tombe au sol sur sa carapace, elle n'arrive plus à se relever. Mais en voyant cette scène, son rire est remplacé par un fou rire intense qu'il n'arrive pas à arrêter, il rit aux éclats. Tellement qu'il s'affale sur moi comme s'il n'arrivait pas à bouger. Il lance un sort pour remettre sa tortue sur ses pattes. Il laisse tomber sa baguette et colle sa tête sur mon épaule, son visage tourné vers mon cou. Il est pris d'un grand fou rire dont il n'arrive pas à se débarrasser. Et c'est en souriant que je lui réponds :

- Ça va aller Sung-Hae ? Tu vas t'en sortir ?

- Ça va aller Sung-Hae ? Tu vas t'en sortir ?

Tout en riant, je hoche la tête. Non franchement, j'ai pas un vilain rire mais à chaque fois que je ris aux éclats je deviens aussi rouge qu'un coquelicot. Et ça, c'est déjà un peu plus vilain... Agrippé à Tsukasa, je l'embrasse dans le cou entre deux éclats de rire, histoire d'essayer de me changer un peu les idées, mais ça ne marche pas, je ris toujours autant. Non mais ça c'est la meilleure ! Tout ça pour une tortue débile qui se casse la gueule !

- Oui, ça va aller... dis-je en tentant de récupérer mon souffle. En fait non ça va pas aller, j'ai mal au ventre !

Et un nouvel éclat se fait entendre. Non mais vraiment, pour quel idiot je dois passer ! Je me redresse, à genou, et ouvre la fenêtre où je passe ma tête pour respirer un peu d'air frais. On va dire que ça me fait du bien, mon fou rire s'arrête, laissant place à juste un petit ricanement qui se rarifie peu à peu. Une fois presque calmé, j'attrape Tsuki par les mains et le force à se redresser pour le plaquer contre le mur et l'embrasser à pleine bouche. Je crois bien que le rire a un puissant effet aphrodisiaque sur moi. Je lui déboutonne sa chemise, lui embrase le torse, et arrivé sur son ventre, j'y colle ma bouche et souffle de toutes mes forces. Pour faire simple, on va dire que j'ai fait un "prout" sur son ventre. Heu... Oui bon, bah maintenant je ris encore de plus belle. Mai qu'est-ce qui me prend ? Je ris comme un gamin, pour des trucs de gamin.

C'est fou ce qu'il devient rouge quand il rie... Ça pourrait même me remonter le moral. D'ailleurs, plus il rie, plus j'ai l'impression que c'est la cas. Il essaie pourtant de rester sérieux, jusqu'à m'embrasser le cou. Mais il ne peut pas s'arrêter. Au fur et à mesure que je le vois rire, un sourire apparaît sur mon visage.

- Oui, ça va aller... En fait non ça va pas aller, j'ai mal au ventre !

Il rie tellement qu'il n'arrive pas bien à prononcer ces mots. Tu m'étonnes qu'il aie mal au ventre, à force de rire ! Il passe sa tête par la fenêtre pour respirer un peu. Cela marche, son fou-rire s'arrête. Il s'approche de moi et me plaque contre le mur. Au début, j'ai cru qu'il voulait m'étriper, mais non, au contraire, il m'embrasse sauvagement, et déboutonne ma chemise tout en embrassant mon torse. Je le laisse faire, après tout, si c'est sa façon de me faire oublier mes problèmes, je ne m'y oppose pas. Il descend de plus en plus jusqu'à mon ventre, où il s'arrête net et fait un bruit de "prout" avec sa bouche. Et il se remet à rire encore plus qu'avant. A force de le voir rire, je me tape un fou rire aussi. D'ordinaire j'essaie d'éviter, car mon rire est stupide. On dirait un bruit de singe hurleur. Enfin bon, on peut pas être parfait quoi. Je me tiens le ventre tellement je ris.

Ouais ! J'ai réussi à lui arracher un sourire, puis un rire. J'suis vraiment trop fort. C'est qui le booooss ? C'est Sunghae ! Dans ma folie, je l'attrappe, m'accroche comme un petit singe sur lui, et me mets à rouler avec lui sur le matelas, jusqu'à tomber à terre, où je lui arrache la ceinture et le pantalon. Le voilà en caleçon, prisonnier par mon corps, et mort de rire. Je me penche sur lui et colle mon nez au sien avant d'hocher la tête. Comment on appelle ça déjà ? Les bisous d'esquimau. Je trouve ça rigolo. Avec un rire coquin, je m'amuse à faire courir mes doigts sur toute la surface de son torse. Je crois bien que ça le chatouille par endroits, ou alors il est simplement pas normal. Je me lèche les lèvres, comme le fait parfois Lucette devant une feuille de salade bien fraîche. Arrivé au nombril, je m'amuse à en faire le tour avec mon index, jusqu'à ce qu'il rie aux éclats.

- On fait un action-vérité ?!

Oh ce jeu, je l'ai toujours aimé. C'est souvent embarrassant, et très drôle. S'il me dit oui, je saute de joie. On risque de beaucoup s'amuser, en fin de compte. C'est tellement mieux que de le voir pleurer ! Avant même qu'il ne réponde, j'ajoute, avec un petit regard pervers :

- Tu sais, c'est comme ça que ça a débuté l'autre jour avec Han-Xiang... Et qui sait, ça pourrait peut-être finir de la même manière ? Voire même encore mieux !

Ah ça, on ne peut pas me reprocher de manquer de franchise ! C'est vrai que Tsuki a un sacré popotin, et je me suis bien éclaté avec lui la dernière fois - il pousse de ces cris, nom de Merlin, j'en ai encore des frissons ! Je lui prends les mains, et, toujours souriant de toutes mes dents, je m'impatiente.

- Alors ?!

Il s'accroche à moi comme un ouistiti, puis nous roulons sur mon lit jusqu'à tomber au sol., où il me retire ma ceinture et mon pantalon. Moi je suis trop mort de rire pour comprendre ce qu'il se passe. Son nez vient se coller au mien puis ils se frotte, comme les esquimaux au Groenland ! Il pose ses doigts comme des jambes sur mon torse, puis fait courir sa main sur moi.

- On fait un action-vérité ?!

J'ai bien envie de lui répondre, mais je n'y arrive pas. Je rigole trop pour lui répondre.

- Tu sais, c'est comme ça que ça a débuté l'autre jour avec Han-Xiang... Et qui sait, ça pourrait peut-être finir de la même manière ? Voire même encore mieux !

Il commence à me faire peur là. Mais j'aime bien ce jeu aussi, donc je ne peux refuser.

- Alors ?!

J'attend quelques secondes, le temps de reprendre mon souffle. Et j'ouvrit la bouche.

- Oh oui ! J'adore ce jeu !

Je le regarde et me retiens de repartir dans un fou-rire. J'en ai marre de rigoler, ça fait mal au ventre.

- C'est toi qui commence à me demander !

- Oh oui ! J'adore ce jeu !

Eh bien, voilà un point commun. Il rit encore. Non mais je rêve, j'ai dû le traumatiser à rire comme ça en fait ! Ou alors c'est une maladie contagieuse ? Ouais, bon, une maladie qui fait rire ? What the fuck ? Non en fait je crois que je suis rigolo - un vrai clown t'as vu. Il semble essayer de garder son calme, en vain. Le pauvre.

- C'est toi qui commence à me demander !

Cool, je pouvais pas espérer mieux. Je m'assieds donc en tailleurs, tout habillé face à un Tsuki en tenue de Tarzan, retenant un nouvel éclat de rire. Le jeu va pouvoir commencer. On n'y a jamais joué ensemble, pourtant ça fait des années qu'on vit dans la même chambre... C'est un peu bête, j'avoue. Mais bon, il y a une première fois à tout, comme on dit ! Je prends une profonde inspiration, avant de dire d'une voix forte :

- ACTION OU VÉRITÉ ??

J'ai toujours ses mains dans les miennes. Je trouve ce contact, comment ? Hm... Agréable !

- ACTION OU VÉRITÉ ??

Je n'aurais jamais dû lui demander de commencer. J'ai tellement de secrets que je n'ose pas dire vérité, mais j'ai peur de ce qui se cache derrière le mot "Action", venant de lui... Bon, je dois faire mon choix. Je penche la tête et la lève vers le plafond en réfléchissant. Mais il faut que je me dépêche.

- Bon, je vais dire... Action.

Je lui souris, tout en me demandant si j'ai bien fait de dire "Action". Mais il est vrai que si j'avais dit "Vérité", il aurait pu découvrir des tas de secrets sur moi qui auraient pu lui faire un choc. Surtout à propos des amours... J'ai peur qu'il soit jaloux, après ce qu'il s'est passé aujourd'hui. J'attends de découvrir son "Action" avec impatience.

- Bon, je vais dire... Action.

Je le regarde droit dans les yeux dès qu'il baisse à nouveau la tête, et lui souris d'un air aguicheur. Mon coeur bat à tout rompre. J'ai milles idées qui me traversent la tête, mais je ne sais pas laquelle choisir. Tandis que Lucette rampe jusqu'à lui pour poser sa tête sur sa main. Je finis par me mordre la lèvre inférieure en pensant à ce que j'ai prévu de lui proposer, et plante fermement mon regard dans le sien.

- Enlève ton caleçon !

J'ai dit ça d'une manière si spontanée, si naturelle qu'on aurait dit que j'ai dit ça toute ma vie. Même si c'est un peu le cas... Je me rends tout de même rapidement compte que ce que je viens de dire est un peu déplacé, mais on ne peut pas retourner en arrière. Je me mets à rougir, et cache mon visage entre mes mains.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il le fasse vraiment. Si bien que je me mets à rougir davantage. J'ai vraiment parfois l'impression de n'être né que pour ça, toujours tout faire tourner autour de la chair, c'est grave docteur ? Il baisse son caleçon, et moi je m'efforce de ne pas regarder. J'aimerais bien être normal pour une fois, pas ce pervers que tout le monde connaît à travers moi. Mais bon, c'est peine perdu. Je jette un coup d'oeil. Ah oui, effectivement, pas mal ! Je secoue un coup la tête pour chasser les idées tordues de mon esprit, et le regarde - difficilement, je l'avoue - dans les yeux, pour éviter de baisser à nouveau la tête et passer pour un pedobear. Enfin, il est plus vieux que moi mais bon... Oh puis crotte ! Je me comprends.

- Voilà ! Maintenant c'est à moi. Action ou vérité ?
- On dirait que tu me connais pas ! Action bien sûr !

J'ai pas vraiment peur de ce qu'il va me proposer, c'est quelqu'un de relativement sain d'esprit, même si il lui arrive parfois de philosopher un peu trop. Et puis même si je ne suis quand même pas à l'abris d'une vengeance, je suis prêt à parier que ça me plairait quand même. Après tout je suis un homme sans tabous.

- On dirait que tu me connais pas ! Action bien sûr !

Mince. J'avais une idée pour "vérité" enfin bon, je dois réfléchir à une action. J'entends quelqu'un passer derrière la porte, je l'entrouvre, et qui je vois ? Le minus à qui j'ai explosé le nez...

- Sung Hae, j'ai une idée, ton action c'est de le pétrifier, je dis ça parce que j'ai pas d'idées.

En vérité c'est car j'ai peur que le petit raconte à Suwa ce que je lui avais fait. Il faut bien le pétrifier le temps que je trouve une idée de ce que je vais raconter à Suwa pour éviter de me faire déchirer en deux. ( au sens propre bien sûr...)

Des bruits de pas retentissent dans le couloir. Rien de plus normal, puisqu'on est en pleine journée. Mais Tsuki semble s'en préoccuper et sort la tête par l’entrebâillement de la porte. Il s'approcha de moi et me dit, tout bas pour que le type ne l'entende pas :

- Sung Hae, j'ai une idée, ton action c'est de le pétrifier, je dis ça parce que j'ai pas d'idées.

Je suis plutôt surpris de l'action qu'il me propose. Il y avait tout un tas de trucs qu'il aurait pu me demander de faire. Je jette alors un coup d'oeil pour voir tout de même ma cible. Un petit gamin avec le nez cassé et un air tout abattu. C'est un peu méchant comme action, même si je suis pas un exemple de bonté, c'est quand même dégueulasse pour ce petit malheureux.

- T'es vache, ce petit a déjà l'air d'avoir tous les malheurs du monde sur ses épaules ! Je refuse. Donne moi un gage embarrassant si tu veux mais j'vais pas faire de mal à ce gosse, c'est pas à lui de payer les frais de notre jeu !

Même si les gages sont sensés être embarrassant, je vois pas trop ce qui pourrait me gêner, tant que je suis avec lui. Je veux juste faire de mal à personne, enfin, pas à quelqu'un qui a rien fait de mal quoi. Encore si c'était le mec de Kim Hyunlee je le ferais sans hésiter, mais là... Non.