L'air de famille d'un inconnu. (ChoYeon & Daehyun)

Il était environ seize heures, je traînais une fois de plus dans les couloirs. J'avais besoin de voir toutes ces têtes auxquelles je n'étais pas toujours habituées. Cette année, il y avait eu beaucoup de première année, et même s'il y avait un énorme fossé entre mon âge et le leur, j'aimais bien en savoir plus sur ceux que j'étais amenée à croiser assez souvent dans l'Académie. Je regardais toutes ces têtes, souriant lorsqu'elle me regardaient aussi. Quelques élèves me rendaient mon sourire, d'autres m'ignoraient. Il eut donc fallu que je tombe sur la bonne personne pour peut-être envisager quelconque conversation avec elle. Et je crus voir cette personne venir à moi deux ou trois fois, mais non. Je pouvais regarder n'importe qui, j'étais ignorée. Les seuls qui semblaient vouloir me parler étaient des personnes peu fréquentables, je n'eus donc pas le cran d'entamer la conversation avec elles. J'avais peur de me faire humilier, on ne savait jamais avec ce style de personne. Surtout s'ils pensaient que je cherchais des amis. Bon, c'était à peu près ce que je cherchais à faire, mais pas exactement. Si j'avais vraiment voulu chercher, je n'aurais pas été dans la foule des élèves de bas-âge. Je vis arriver un petit élève avec un visage enfantin. Il paraissait niais comme tous les autres jeunes élèves, mais lui, il était différent. Il me rappelait ma sœur, et c'est sans doute ce qui m'avait poussée à aller vers lui. Je me postai alors devant lui, avec un regard neutre.

J'avais vraiment cette impression de voir So Yeon devant moi, alors qu'elle était en cours de vol à ce moment précis. Mon début de conversation était peu original et très bête, mais je n'avais rien d'autre à lui dire, je n'allais pas lui bondir dessus en hurlant qu'il ressemblait à ma sœur, d'autant plus que beaucoup de gens savaient que je me battais souvent avec elle. Je mis mes mains dans mes poches. J'avais un manteau de velours noir que j'aimais beaucoup porter les jours où il faisait froid. La sonnerie retentit juste après que je lui aie parlé, c'est pourquoi je n'entendis pas sa réponse. Tout les élèves se mirent donc à marcher dans tous les sens, pour se rendre en cours. Je fronçai légèrement les sourcils et lui pris le bras, le tirant hors de la foule dense et presque aussi bruyante que la sonnerie. Je vins donc lui parler à l'oreille.

Je n'avais jusqu'ici pas encore pensé au fait qu'il eut pu avoir cours comme tout le monde, je serrai un peu les dents, en souriant d'un air désolé, gênée. Et puis, je ne savais tellement pas me contrôler avec les inconnus que je venais d'en aborder un d'une manière stupide et digne d'un enfant. D'ordinaire, je n'étais pas aussi sociable, s'il ne m'avait pas fait un choc dès que je l'ai aperçu, je ne lui aurais certainement jamais parlé, comme à tous ceux qui nous entouraient.